Vous êtes dans le dossier concernant le patrimloine, les associations culturelles, les sociétés savantes. Les textes listés ci-dessous sont classés dans l'ordre d'arrivée, le plus récent étant en premier. Pour lire les plus anciens, il suffit de dérouler le contenu du dossier (ou utiliser un mot clé).

- Au Havre exposition sur les paquebots (limitée à l'esthétique et limitée tout court)

- Un esprit de fête pour le présent et une idntité pour l'avenir (sports et jeux normands)

- Loto du patrimoine 2025 en Normandie: le château de Logempré à Pont Saint Pierre dans l'Eure 

- Plaidoyer pour que les résidents en Normandie pensent et se comportent en Normands

- Equation baroque: détruire + reconstruire = préserver

- Langue normande: dynamisme des acteurs et situation préoccupante   

- La 5ème journée de la langue normande

- La charpenterie de marine rentre dans le patrimoine immatériel

- L'année 2027 sera la millième depuis la naissance de Guillaume le Conquérant


 Au Havre exposition sur les paquebots au musée MuMa (pour Musée Malraux) entre les deux guerres

Au Havre un bâtiment confidentiel renferme des archives sur les paquebots. C'est une révélation pour le grand public, à l'occasion d'une exposition au MuMa, de savoir que les locaux de la French Line contiennent 7 km d'archives et 80.000 photos assortis de maquettes impressionnantes. Il n'y a qu'un archiviste pour traiter ce trésor de mémoire concernant la vie maritime nationale, pas seulement la havraise, mais tout cela est invisibilisé. On se demande pourquoi et combien de temps il faudra

encore pour mettre en valeur ce patrimoine culturel et sociologiquement identitaire du monde maritime. Il faut un musée ouvert au public pour valoriser Le Havre auprès des touristes mais aussi pour satisfaire la curiosité des familles qui ont le souvenir d'un ancêtre ayant navigué, sans oublier l'intérêt des historiens. Il faudrait d'abord lever tous les verrous financiers, administratifs et réglementaires ; sans oublier de ménager les enjeux de pouvoir, certainement bien cachés, qui ont fait que jusqu'à maintenant ce trésor est resté enfoui. Sa brève apparition dans les médias va peut-être donner l'occasion de changer les mentalités et les choses.

Les musées étant faits pour exposer ce qui n'existe plus, je rappelle à la communauté havraise que le France a disparu depuis un demi siècle et qu'après ce laps de temps de deuil on pourrait entamer sérieusement les commémorations. De la part d'une ville portuaire ce n'est pas glorieux mais il y a peut être une explication par le fait que les X-Ponts détachés de Bercy pour gérer le port n'ont probablement la fibre maritime et que les professionnels de la Transat aient un sens de la propriété exacerbé*.

Le seul intérêt de cette exposition minimaliste (surface consacrée au sujet, des évocations et des illustrations plus que des expositions de chaque sujet, commentaires peu pédagogiques, lisibilité parfois douteuse comme par exemple une vingtaine de photos sur un format A4,  etc, etc) est de faire savoir qu'il existe quelque chose sans nous le montrer. En limitant l'exposition au thème de l'esthétique, ce n'est évidemment pas toute la vie d'un paquebot qui est relatée. C'est frustrant pour un amateur de vie maritime, c'est peu instructif pour un visiteur ordinaire qui n'aura que son degré de sensibilité à l'esthétique et son savoir préalable pour apprécier tout ou partie de cette brocante.

27/4/25 EV

* Un défunt oncle, transitaire de son métier et actif dans les associations du Vieux Havre et des Études Diverses, m'a décrit des comportements douteux et des prises de positions peu glorieuses à ce sujet.


LA FEDERATION DES SPORTS ET JEUX NORMANDS REGROUPE UNE DIZAINE D’ASSOCIATION SUR TOUTE LA NORMANDIE ET ELLE AGIT POUR LE COLLECTAGE, LA DIFFUSION ET L’ORGANISATION DE CONCOURS ET CHALLENGES DANS TOUS LES SECTEURS.
ELLE PARTICIPE A LA DYNAMISATION DU TISSU RURAL ET A LA CONNAISSANCE DU PATRIMOINE SOCIO-HISTORIQUE NORMAND AU SENS LARGE.

jeuxtradinormandie.fr

création d'équipes, achat de jeux

 

Au Moyen âge et surtout à la Renaissance la Normandie était une fervente terre du jeu d’exercice notamment de Décembre à Avril sous la forme de Choules ou soules ou sioulle (cousins du foot, rugby, hockey et cricket), jeux de boule, de volant, et jeu de paume qui y aurait son origine… Fin XIX eme elle était sans doute l’endroit de France où l’on jouait le plus à la choule avec ou sans crosse à l’occasion des fêtes patronales ou des mariages. Peu à peu, l’arrivée du phénomène sportif, des réglementations, la ruralité disparaissant, les traditions avec, et les chocs sociaux post conflits mondiaux, les dernières rencontres de choule à la main (clandestines) eurent lieu en 1914 et à la crosse entre 1939 et 1945 à Bricquebec et sous une forme particulière près d’Avranches (proche de la Tèque, autre sport régional).

A partir de l’été 2001 quelques passionnés de traditions normandes, d’histoire, d’archéologie et de sport se sont efforcés de collecter tous les témoignages écrits et oraux possibles de façon à reconstituer les jeux disparus ou menacés, et à les adapter à nos habitudes pour faire des démonstrations lors de fêtes locales. Parallèlement de jeunes écoliers ou collégiens ont été initiés à ce qui fait partie de leur culture régionale et qui avait été occulté par une mémoire collective peu soucieuse de montrer une Normandie « non laborieuse » ou non soumise au tourisme balnéaire. Bref une Normandie finalement authentique et différente.

. Quoi qu’il en soit, tous ceux qui ont essayé, des plus jeunes aux plus anciens, ont retrouvé un goût pour le jeu traditionnel qui n’a rien à voir avec l’esprit de compétition tel que notre société le conçoit actuellement. Ce qui compte c’est le plaisir commun, le partage, la bonne humeur et la convivialité et non pas le seul fait de gagner. A côté de tout cela l’image projetée vis-à-vis des visiteurs (touristes, jumelages…) est extrêmement positive et contribue au développement régional en donnant une image singulière et dynamique de la région.

Le but n’est pas de nier ou concurrencer le phénomène sportif mais de proposer une approche de l’exercice physique lié à une particularité régionale réelle et unique, propre à donner à nos jeunes une certaine « fierté » et une envie de vivre et créer au pays.   RENSEIGNEMENTS  pascal.teurgoule@orange.fr / 07-88-31-24-99


Loto du patrimoine 2025 en Normandie: le château de Logempré à Pont Saint Pierre dans l'Eure       20/3/25

Ce magnifique édifice est plus riche par son histoire (construit au XIIIème siècle, première baronnie de Normandie, détruit puis reconstruit et remanié plusieurs fois) que par son état (toiture, charpente, plancher, façade arrière,...).

Propriétaire, Région, Département et association locale apprécieront la  dotation de la Fondation du Patrimoine pour la restauration d'un bien commun destiné à l'accueil d'artistes et de touristes, à l'hébergement d'associations culturelles, à des réceptions, à des événementiels et des animations dès cette année (Pierre et Lumières 16-18 mai, Tour de France 8 juillet).

Les grandes causes ont besoin de financements croisés

au service d'entrepreneurs qu'il faut soutenir et remercier. Un bien privé peut aussi être un bien public. On devrait envisager une fiscalité foncière adaptée à ce genre de situation.


Plaidoyer pour que les résidents en Normandie pensent et se comportent en Normands 2/3/25

Il est incroyable de voir comment la Bretagne est omniprésente dans certaines têtes...
Je viens d'en faire l'expérience en allant consulter les randonnées proposées par l'office de tourisme de Saint Hilaire du Harcouët dans le sud Manche*.

Une d'entre elles, le circuit n°2, s'intitule "du Massif Armoricain aux portes du Parc Normandie - Bretagne".
Le parc "Normandie - Bretagne" n'existant pas, il s'agit bien du Parc Naturel Régional Normandie - Maine, d'autant plus que cette randonnée va vers Mortain qui est une des portes de ce parc...

Je ne saurais dire qui est à l'origine de cette coquille. Est-ce une main bretonne en stage à l'office de

Notre ami cbch, nous a fait parvenir ce constat  et la réflexion attenante qui illustrent qu'après la réunification administrative de la Normandie et que, malgré les  manifestations de reconnaissance identitaire et d'attachement à la Normandie à l'occasion d'événements, il reste beaucoup à faire au quotidien.

En bon chasseur de ces manquements, il pourrait tenir une rubrique alimentée deux ou trois fois par semaine en citant des entreprises horsaines qui exercent chez nous pour des travaux dont les Normands seraient capables ou des enreprises locales qui ne jouent pas le jeu pour la région. 

La faute n'en revient pas forcément aux hommes, les mauvaises habitudes et les carences actuelles trouvent, pour une part, leur origine dans la division dont nous payons encore les conséquences. 

Des Normands s'illustrent au niveau national à titre scientifique, artistique ou sportif et d'autres (recensés par Gaulthier Lenôtre) qui ne sont pas sous les projecteurs font preuve d'initiative et d'inventivité au quotidien dont la Normandie peut être fière.

Saint Hilaire du Harcouët qui n'a pas pu résister à l'évidence pour elle : la Bretagne est au centre du monde et tous les parcs et les chemins y mènent... est-ce une erreur d'une main guidée par une tête normande éblouie par les merveilles bretonnes au point de s'emmêler les pinceaux... ou est-ce tout simplement une erreur "géographique" due à une certaine incompétence dans la mesure où des professionnels du tourisme se doivent de connaitre leur région... 

https://www.ot-montsaintmichel.com/je-prepare/itinerance-et-traversees-de-la-baie/tous-les-itineraires-et-circuits/?mb_page=circuit&mb_id=41130&mb_titre=circuit-n-2-du-massif-armoricain-aux-portes-du-parc-normandie-bretagne

 

Le patrimoine qu'il soit naturel, matériel ou immatériel et économique mérite d'être défendu; il faut le penser, le vouloir et le faire.


février 2025   Equation baroque:

détruire + reconstruire = préserver

Pour sécuriser un cheminement piétonnier dans une ceinture verte, les vestiges d'une tour du XIIIème siècle de Provins ont été détruits avant une reconstruction à l'identique. Les associations du patrimoine ont été mises devant le fait accompli et posent la question sur la pertinence (et la valeur patrimoniale en résultant) du verbe "préserver" dans ce cas. 

Eléments de réflexion: la reconstruction à l'identique des monuments français et allemands massivement détruits par les bombardements de la deuxième guerre mondiale rentrent dans la perception collective comme des bâtiments d'époque.

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 février 2025   A Cuy (Orne) l'entreprise qui gère les éoliennes donne généreusement 10k€ pour la restauration de l'église mais rien pour celle du paysage.

Combien de villes petites ou moyennes (Elbeuf) ont des façades, ne serait-ce que de charme (à défaut d'architecture remarquable) délabrées? 

Au centre du Havre une salle art déco de 1930 n'a été récemment sauvée que par l'initiative de la famille Spahija soutenue par Laurent Ruquier et un prêt participatif.


Langue normande: dynamisme des acteurs et situation préoccupante                                       15/2/25 EV

La 5ème rencontre des parlers normands a révélé l'engagement et la connaissance des promoteurs de notre culture en général et de la langue en particulier, mais les lampions de la fête éteints on revient à la dure

réalité, très préoccupante.

Il ne reste qu'un professeur de langue normande en poste dans l'académie. Des générations de locuteurs ont disparu et la survivante est en effectif réduit.

En clair, la langue normande risque de devenir un objet de recherche linguistique confiné entre les murs d'un laboratoire universitaire.

A l'époque où les gens recherchent leurs racines en contre-coup des excès de la mondialisation et du woke, ce serait une carence criminelle ayant de multiples causes et de nombreux coupables.

L'engagement d'Hervé Morin et de ses vice-présidents concernés ne peut pas tout. L'éducation nationale (frein), les médias (absence de relais promotionnels), les bobos (le patois c'est pour des archéo-ploucs) constituent l'avant garde d'une sélection de coupables qui méritent de figurer sur un pilori normand

Malgré les café-normands, les événementiels et les publications, la langue normande reste dans le mode survie. C'est pourquoi nous vous recommandons le classeur dédié à la découverte du normand et présenté par Rémi Pézeril (président de la Fale, photo, + cf rubrique 8 pour contact Fale et Magène) François Macé et Alain Bavay. 


Le Vieux Chêne (classé Monument Historique en 1932) a fait la renommée d'Allouville-Bellefosse (76190), village en Pays de Caux. Cet arbre millénaire serait le plus vieux chêne de France. Agé de 1200 ans, ce qui le fait remonter à l'époque de Charlemagne.

En vieillissant, il s'est creusé abritant deux chapelles superposées, il fait l'objet d'une dévotion particulière. 

Les outrages du temps ont imposé une protection, en ce mois de février 2025, financée par 175 donateurs et des subventions (Région, Département, Fondation du patrimone et l'association "L'Arbre") pour 25k€.

Cette protection  lui permettra d'attirer au moins 30.000 personnes par an comme d'habitude pendant encore longtemps. Une part de sa renommée provient peut être d'un film éponyme de 1981, que l'on ne présenterait pas en salle aujourd'hui mais visible sur youtube avec J Lefebvre, H Guybet, P Tornade, B Menez..... quand même.


Compte rendu par Philippe Cléris, secrétaire général d'Alliances Normandie.

Sur le site Sire de Sei (cf bouton 7) une version avec les annexes.

Le 1er février 2025 avait lieu à l'abbaye-aux-Dames de Caen, siège du conseil régional, la 5ème journée de la langue normande organisée à l'initiative de la Région Normandie, de l'université de Caen, de l'agence régionale de la Fabrique des patrimoines et de la Fédération régionale des associations culturelles normandes (la FALE) dans le but de faire l'état des lieux des heurs et malheurs de notre préchi, loceis, patois, parler, ou langue normande, comme on voudra, au pluriel ou au singulier même si demeure la question de fond de savoir s'il faut aller vers une langue normande de synthèse pour accéder à une plus grande visibilité nationale et internationale du patrimoine linguistique normand grâce aux technologies numériques et virtuelles à l'heure du déclin général de l'usage quotidien des langues régionales et minoritaires par le passage des générations, car c'est une urgence générale pour toutes les langues régionales de France.

Que cela soient les "grandes" langues régionales qui campent au "quatre coins de l'Hexagone" (breton, basque, catalan, corse, alsacien, flamand) qui bénéficient pourtant des généreuses subventions de leurs offices régionaux respectifs ou d'une reconnaissance pleine et entière de la part de l'Education Nationale, ou qu'il s'agisse de celles qui sont les plus menacées de disparition, à savoir les langues d'oc et surtout d'oïl qui sont invisibilisées et méprisées depuis si longtemps en raison de leur  proximité dialectale avec le français "standard" (le normand, le picard, le gallo, le champenois, le poitevin-saintongeais...), on observe un effondrement du nombre des locuteurs pour la bonne et simple raison que ces locuteurs sont, en majorité, des personnes âgées...

D'où l'urgence de la transmission vers les jeunes générations de ces trésors linguistiques encore vivants qui portent la mémoire des racines mêmes d'une langue française par ailleurs de plus en plus attaquée par le "globish " et appauvrie dans ses usages, car la transmission naturelle des langues régionales et autres parlers et patois par les familles et les générations qui s'était toujours faite "sur le tas" et qui a été si longtemps découragée et humiliée par un mépris généralisé, ne se fait plus.

 

Au moment même où le peuple français s'interroge de plus en plus, avec inquiétude,  sur son propre avenir sur la terre qui l'a vu naître depuis plus de mille ans, il est donc urgent de sauver nos langues régionales, racines vivantes de ce que nous sommes encore.

 

 1) Bilan et actualités:

Introduction par Edouard De Lamaze, vice-président régional en charge du patrimoine immatériel normand:

 L'aspect scientifique est essentiel pour légitmer la présence de la langue régionale dans l'ombre du français.

Il y a plusieurs parlers normands ou langues normandes avec une division (ligne Joret) non pas entre Haute et Basse Normandie mais entre Nord et Sud avec, au Nord, des affinités dialectales entre Normandie et picardie et, au Sud, entre le gallo breton et l'angevin ou le percheron mais, par commodité et par efficacité, on ne parlera que de la langue normande.

Il va falloir faire savoir à Paul de Sinty DGLFLF auprès du ministère de la culture que les réalités linguistiques normandes existent encore.

 

Les cafés normands de la FALE ont du succès, l'édition d'ouvrages en normand reste dynamique  de même que la promotion du patrimoine culturel et historique normand avec un Diplôme Universitaire d'Etudes Normandes unique en son genre délivré par l'université de Caen.

 

Un grand projet en cours: l'atlas linguistique de Normandie avec plus de 2000 mots identifiés et cartographiés.

 

Les panneaux de communes en normand: 164 candidatures en cours d'examen car il faut vérifier si du point de vue de la science dialectale le projet est pertinent ou non. Il faut encore convaincre des élus locaux réticents de cette démarche, le panneau coûte 350€ même si l'effet d'image est indéniable.

Le problème c'est que la nouvelle géographie communale (communes nouvelles) saccage le patrimoine toponymique normand: il faudrait y mettre un terme en sensibilisant les élus locaux.

 

Table ronde : Stéphane Laîné, Patrice Lajoye, Rémi Pézeril, Christophe Manoeuvrier

 

Rémi Pézeril, président de la FALE

Après le décès brutal de Jean-Philippe Joly, il a fallu reprendre la fédération et continuer le travail avec une nouvelle convention d'objectifs signée avec la Région en contrepartie d'une subvention annuelle de 60 000€ qui permet l'embauche d'un salarié permanent pour 28 heures hebdomadaires, Guy Pommelle avec un bureau et un siège social en tant que tel pour la FALE situé dans l'immeuble le "Pentacle" au Citis à Hérouville-Saint-Clair.

 

La fédération des jeux et sports traditionnels normands continue ses projets dans la perspective d'un événement sportif international à l'occasion du Millénaire GLC 2027.

 

Le 5ème volume du dictionnaire du parler normand du Domfrontais piloté par l'excelllent Bernard Desgrippes vient de sortir. C'est un travail essentiel au moment où la population de locuteurs s'effondre totalement ou presque à cause du décès des anciens. Par exemple, dans le Perche il n'y a, désormais, plus de locuteurs.

 

Bien entendu, l'Education nationale ne nous est d'aucune aide (au même moment arrive dans la salle  Paul  de Sinéty le délégué général à la langue française et aux langues de France auprès du ministère de la Culture).

 

Bernard André publie un second livre de fables et contes en normand: c'est un beau projet mais cela renvoie à la nécessité d'avoir une aide systématique à l'édition normande en langue normande et non pas au coup par coup. Même remarque pour le dictionnaire du cauchois, les projets de BD en normand ou les publications de l'association Magène.

 

Cela renvoie donc à la revendication principale de la FALE: la création, à terme d'un office régional de la langue normande comme il peut en exister pour le breton, le gallo, le picard.

 

Anomalie: Le Normand, parmi les langues d'oïl, n'est toujours pas pleinement reconnu alors qu'il fut à partir du XIIe siècle l'une des matrices principales du français et de l'anglais modernes.

 

Les Etats de Jersey ont mis en place un office public de la langue régionale, le jerriais qui emploie six salariés pour 100000 habitants avec l'idée de l'apprendre aux jeunes générations dans les écoles. L'office du jerriais est membre de la FALE et des partenariats culturels importants sont développés:

L'événement phare c'est le grand retour de la "fête des Rouaisons" qui aura lieu du 13 au 15 juin 2025 à Bricquebec/ Bricbé.

 

Un des enjeux pour l'avenir de la langue normande pour la rendre plus visible et accessible pour les jeunes générations c'est l'utilisation du numérique et de l'intelligence artificielle.

 

Autres projets:  Une comédie musicale en normand du Cotentin sur l'histoire du "roi des Ecréhous"; un documentaire TV signé Rémi Mauger sur le prêtre ouvrier syndicaliste poète patoisant Albert Lohier dit "Côtis -Capel", "Ma langue natale" et un projet de sensibilisation aux normanismes présents dans le dialecte sicilien dans le cadre du Millénaire GLC 2027.

 

Christophe Manoeuvrier, historien, enseignant-chercheur à l'université de Caen

 

Le DUEN remporte un franc succès. C'est 80 heures de formation dont 18 heures d'histoire du droit et des institutions normandes (Sophie Poirey). C'est aussi de la dialectologies normande (Stéphane Lainé et Patrice Lajoye). C'est aussi un plan de formation continue interne de 35 heures pour les agents et fonctionnaires du conseil régional de Normandie, notamment pour les cadres du service patrimoine. Cette formation continue interne a beaucoup de succès: elle fait progresser la conscience normande des agents de la région et elle permet à certains qui n'ont jamais pu aller à l'université pour étudier de pouvoir enfin le faire. C'est ainsi que des agents des lycées et cantines scolaires s'inscrivent au DUEN et en ressentent une certaine fierté d'être Normand.

La demande est forte mais pour des raisons de coût de la formation et d'organisation, les sessions ne sont ouvertes qu'à une vingtaine d'étudiants par an. En 2025, s'ouvre la 3ème session du DUEN rénové. Clôture des inscriptions, le 9 février 2025. Les cours représentent 8 à 9 journées de formation à distance en semaine dont un samedi en présentiel. 

La dialectologie normande est une spécialité de l'université de Caen depuis 1898.

 

Patrice Lajoye, enseignant-chercheur responsable du projet "Paroles de Normands" (MRSH)

 

C'est un projet ambitieux destiné à faire émerger un continent disparu et méconnu à savoir, l'ampleur du patrimoine de l'édition normande en langue normande qui remonte au XVème et qui a prospéré jusqu'au lendemain de la Première guerre mondiale. Après la guerre mondiale, l'édition en langue normande décline sensiblement et la question des droits d'auteur ou des ayant droit interdit la réédition de certains textes. L'importance de ce patrimoine dément la fausse idée que la langue normande n'aurait été qu'un patois oral. 

 

Plus de 2000 textes ont été identifiés et sortis de l'anonymat des archives. Cette recherche est inédite en France et ne se fait qu'à l'université de Caen. Il s'agit de publier ces textes anciens sur la base numérique "Paroles de Normands" accessible à tous selon les normes internationales des textes afin d'en assurer la présence perpétuelle sur Internet. Il y a plusieurs entrées: par siècle, par pays normand (Cotentin, Bessin, Pays de Caux, etc...), par auteur lorsqu'il est connu. Le moteur de recherches doit encore être développé et affiné notamment pour la "lemmatisation" afin d'identifier toutes les formes lexicales connues. Il faut encore ajouter une bibliographie générale et, notamment, la liste de tous les glossaires et dictionnaires connus et disponibles.

Pour l'instant, émerge de notre Atlandide normande éditoriale le massif de l'édition rouennaise très importante aux XVII et XVIIIe siècle qui édite le "purin" de Rouen autrement dit, la langue normande rouennaise. C'est un travail immense et passionnant qui est en cours.

 

Stéphane Laîné, dialectologue, enseignant-chercheur à l'université de Caen

 

L'atlas numérique dialectal de la Normandie est en cours de réalisation avec une approche originale et unique en son genre consistant à offrir une information complète, actualisée et interactive  (ailleurs, notamment en Bretagne et en Picardie on se contente de mettre en ligne des cartes dialectales anciennes du début du XXe siècle). A terme, cet atlas numérique dialectal normand sera ouvert à tous avec une version grand public et une version "expert" permettant d'avoir accès à partir de la carte interactive à toutes les ressources sonores et images disponibles, notamment le fonds du dialectologue Patrice Brasseur conservé aux archives départementales de la Manche. 

 

Ce projet d'atlas dialectal total interactif normand au pour ambition d'être la référence nationale qui sera généralisable aux autres régions françaises:

 

C'est un projet porté par la MRSH de l'université de Caen, les presses universitaires de Caen, les archives départementales de la Manche. Il s'inscrit dans le plan national de numérisation des ressources patrimoniales et reçoit à ce titre une aide de 50000€ de la DRAC Normandie et une autre de 60000€ de la DGLFLF.

Ce travail est complexe car il n'existe pas de police phonétique unicode universelle généralisable sur Internet.

En février 2025, le SIG (système d'information géographique) et la cartographie de l'atlas seront achevés avec une mise en ligne prévue au second semestre 2025 des premières cartes interactives de l'atlas dialectal normand. Le site sera mis en ligne officiellement à la fin de cette année.

 

Ce grand projet est le symbole du renouveau de la dialectologie à l'université de Caen dans un contexte d'une renaissance générale de la fierté normande: à nouveau, on trouve des étudiants qui sont disponibles pour l'aventure des enquêtes de terrain. Du jamais vu depuis vingt ans!

 

Discours de Paul de Sinéty, délégué général à la langue française et aux langues de France (DGLFLF) auprès du ministère de la Culture.

 

C'est nouveau et encourageant: la langue normande fait l'objet d'une véritable reconnaissance scientifique symbolisée par le numéro 32 (année 2024) de la revue spécialisée "Langues et cité" consacré aux "Parlers normands".

Depuis six ans (2018) la promotion de la langue française ne veut plus dire "faire la guerre aux langues régionales" il y a désormais un "dialogue apaisé" (sic!)  Un "observatoire des pratiques linguistiques en France" doté d'un conseil scientifique éditant la revue "langues et cité" permet d'y veiller.

 

Pour la première fois, la revue "langues et cité" s'ouvre à une langue d'oïl avec le normand en raison de son rôle essentiel dans l'histoire de la langue française. Le projet date de 2022 et la mobilisation s'est faite en "un temps record' (sic!) avec une sortie à la fin de l'année 2024 grâce à la mobilisation de Stéphane Lainé et d'Hervé Morin.

Le laboratoire mobile des langues, un camion avec studio audio-visuel, pourrait être mis à disposition de la Normandie pour les enquêtes de terrain.

 

Sur l'ensemble des territoires de la République française dans le monde entier, 75 langues régionales sont répertoriées et reconnues officiellement selon l'article 75.1 de la constitution qui reconnaît depuis 2008 le devoir de préserver ce patrimoine linguistique à côté de l'affirmation à l'article 2 que la langue française est la langue officielle de la République française.

 

Il y a 5 millions de locuteurs de ces langues régionales et vingt d'entres elles sont parlées sur le sol métropolitain. Mais la situation de la transmission, il faut l'admettre, est très critique en raison de la rupture générationnelle.

 

La survie de ce patrimoine dépend donc directement de l'enseignement auprès des plus jeunes et de la création éditoriale et artistique culturelle contemporaine pour prendre le relais d'une transmission générationnelle naturelle qui est en train de disparaître.

En revanche, dans l'Outre mer c'est plus vivant car il existe encore des langues maternelles vivantes. 

 

On le répète, la langue française, langue de la République française, ne s'oppose par aux langues régionales.

Une fois l'an un "conseil national des langues et cultures régionales de France" se réunit pour faire le point sous l'autorité de Rachida Dati, ministre de la Culture. François Bayrou, l'actuel Premier ministre est connu pour son intérêt pour les langues régionales notamment le gascon et le béarnais. Jean Castex s'intéressait lui, au catalan.

Il y a aujourd'hui des offices de la langue régionale pour le corse, le breton, le basque, l'alsacien, le picard, l'occitan...  (ndlr: mais toujours pas pour le normand!)

 

L'Education Nationale propose une liste assez restreinte de langues régionales dont l'enseignement peut être proposé dans le cadre du temps scolaire avec un cours dédié: les langues d'oïl n'y sont présentes qu'avec le picard et le gallo...

 

Le Normand n'en fait pas partie alors qu'il est, historiquement, avec le Picard et le Champenois l'une des langues des "nations" provinciales qui ont fusionné dans la nouvelle "lingua franca" des étudiants de l'université de Paris au XIIIe siècle et qui va devenir le français comme vient de nous le rappeler avec force érudition d'historien Gilles Siouffi...

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/questions-du-soir-l-idee/l-histoire-linguistique-de-paris-selon-gilles-siouffi-3787528

 

En projet, une version "zéro" d'un portail sur Internet "langues en France" faisant état d'une enquête sur la façon de parler dans les familles de France depuis 1999.

Et Paul de Sinéty de conclure son propos pour inviter à l'action et à l'espoir quant à la pleine reconnaissance des parlers normands notamment à l'Education National en citant la fameuse formule "les Normands sont violemment modérés" en l'attribuant à Alexis de Tocqueville alors que c'est plutôt Jules Siegfried qui en serait l'auteur...

 

2) Perspectives des parlers normands:

 

Table ronde sur le rôle des médias régionaux dans la promotion du patrimoine linguistique normand:

Maud de Bohan, directrice de l'antenne de FR3 Normandie-Caen et Stéphane Laîné.

 

"ça bacouette", la "pastille" vidéo de trois minutes diffusée le soir sur FR3 Normandie  animée par Stéphane Laîné est très appréciée des télespectateurs.

 

Notre dialectologue vulgarise plutôt bien auprès du grand public les évolutions dialectales et historiques qui permet de comprendre le passage d'un mot de la langue normande au français régional puis le français standard ou l'anglais. La vidéo reprend le mot "bacouetter" qui veut dire bavarder comme s'il s'agit de battre une petite queue à l'instar d'un oiseau, la bergeronnette, autrement dit, il s'agit de bavarder de façon pas toujours très bienveillante...

 

Cette émission est donc au coeur de la mission de service public  (ndlr: service minimum ?) de transmission du patrimoine régional et de vulgarisation à partir d'une base scientifique sérieuse.

"Ça Bacouette !" s'intéresse aujourd'hui à l'origine normande du mot bacouette

En projet une chronique régulière patoisante sur France Bleu/Ici Normandie "Bienvenue chez vous"

Moralité: ce n'est pas le public normand qu'il faut convaincre mais plutôt les journalistes...

 

Table ronde édition normande: Séverine Courard-Vieuxbled, éditions Skjäldmo, Grégory Pique, éditions OREP et Sophie Noël agence régionale Normandie Livre et Lecture.

 

Séverine Courard-Vieuxbled 

      nous rappelle que Skjäldmo signifie, en norrois, "bouclier". Il s'agit de réinvestir l'imaginaire nordique pour la littérature jeunesse avec des BD et des imagiers pour que les enfants s'approprient les rudiments de la culture normande: les produits se vendent très bien dans les sites touristiques normands, le musée de la tapisserie de Bayeux et les parcs à thème Ornavik et la cité immersive Viking à Rouen. 

 

En revanche, ces publications très normandes ne trouvent pas preneur dans le circuit des librairies urbaines indépendantes de la région: serait-ce pour des raisons idéologiques?

En projet, une BD sur le débarquement des Vikings dans la Normandie du XXIe siècle... ça promet!

 

Sophie Noël 

      la directrice d'agence régionale consacrée à l'édition nous propose un discours quelque peu filandreux sur un sujet qui pourrait paraître quelque périphérique.

 

Elle rappelle, cependant, que les éditions régionales OREP (Grégory Pique) sont aussi très impliquées dans la vulgarisation et la promotion du patrimoine culturel et historique de la Normandie. Elle rappelle aussi l'existence du fonds d'aide FADEL et que les éditions Skjäldmo ont été aidées car elles portent une "proposition singulière." (sic!)

 

Grégory Pique 

       rappelle que les éditions régionales spécialisées sur la Normandie représentent 13% des ventes seulement alors que le potentiel est immense.

En Bretagne et en Occitanie des salons du livre breton ou du livre occitan existent déjà non sans succès. Il faut donc créer un salon du livre normand.

 

Table ronde milieux culturels normands: Bernard Desgrippes, auteur patoisant et animateur du café normand de Domfront, Jean Fauchier-Delavigne, Ferme culturelle du Bessin et Laurence Mathey, enseignante-chercheuse en littérature médiévale à l'université du Havre.

 

Bernard Desgrippes 

          témoigne du grand succès populaire du café normand de Domfront: on refuse du monde et toutes les générations s'y croisent avec des jeunes qui viennent entendre les anciens patoiser. L'ambiance est très chaleureuse à l'instar d'une veillée communautaire d'autrefois au coin du feu. On diffuse des films documentaires sur la vie rurale du Domfrontais, on chante, on danse et on boit... Bernard Desgrippes rend hommage à Hervé Morin qui a fait le déplacement sur place.

 

Les gens apprécient de retrouver à cette occasion leurs racines ancestrales et dialectales: "comment mes grands parents pouvaient-ils parler?"

Prochain café normand à Domfront: le 6 mars 2025. Réserver dès maintenant votre place car les gens viennent de loin pour participer au café normand de Domfront.

 

Jean Fauchier-Delavigne 

       nous parle des activités de la Ferme Culturelle du Bessin qui sont de plus en plus identifiées pour proposer des ressources culturelles locales normandes auprès des enseignants d'école primaire et de collèges du Bessin qui sont de plus en plus nombreux à monter des projets pédagogiques pour sensibiliser les adolescents aux héritages normands.

 

Les bibliothèques municipales s'y mettent, notamment à Bayeux et à Langrune-sur-Mer car le patois normand ne fait plus l'objet de mépris. Les étudiants anglais de passage à l'université de Caen s'intéressent aussi beaucoup à la langue normande qui est pour eux  comme le latin de l'anglais moderne.

Les enjeux pour l'avenir face à la disparition des actuels locuteurs sera de lancer une I.A. pour permettre une traduction automatique vers le normand sur Internet et la création d'un office régional de la langue.

 

Laurence Mathey

      travaille sur la valorisation de la langue normande en tant que principal creuset de la langue française à Paris au cours du XIIIe siècle. Elle étudie la variation phonétique et dialectale qui permet de reconstituer la généalogie des mots que nous utilisons de nos jours en français mais aussi en anglais.

Deux grands projets pour le Millénaire GLC 2027:  

-   "Normands sont, Normands furent, Normands seront."  La traduction vers le français moderne des 6000 vers du Roman de Rou de Wace qui sont consacrés aux discours publics de Guillaume le Conquérant avec l'idée de faire parler le Conquérant tel qu'il pouvait probablement parler de son vivant grâce au truchement de l'intelligence artificielle.

- L'organisation d'un grand colloque scientifique international, "l'odyssée des parlers normands dans le monde" pour faire l'étude du voyage en Europe et au-delà des "normanismes" au gré des voyages, conquêtes et aventures des Normands du XIe siècle à nos jours. 

 

L'objectif serait d'aboutir en 2027 à la création d'une plateforme numérique sur les "normanismes" en Europe.

 

Discours de clôture d'Hervé MORIN, président de la Normandie.

 

"Je vais bacouetter..."  Avant de remercier Rémi Pézeril et Bernard Desgrippes, le président Morin ne manque pas de rappeler que les trains fonctionnent à nouveau correctement en Normandie.

Il souligne le grand succès populaire des cafés normands notamment celui de Domfront.

Il remercie Stéphane Laîné le dialectologue de la région pour le travail de valorisation scientifique important déjà réalisé et surtout, Laurence Mathey car le président normand découvre avec intérêt le projet de colloque international sur les "normanismes" et, surtout, le projet de faire parler Guillaume Le Conquérant comme il pouvait le faire au XIe siècle à l'aide d'une I.A. Le président Morin semble vouloir faire de ce projet son affaire personnelle: "Mme Mathey nous sommes appelés à nous revoir très prochainement." Il a suggéré de travailler avec la société Gédéon qui propose actuellement sur le marché les meilleures ambiances numériques immersives. C'est cette société qui avait mis au point l'ambiance immersive dédiée aux peintres de l'Impressionisme et qui faisait parler Monet lui-même.

https://www.gedeonmediagroup.com/production/un-soir-avec-les-impressionnistes-paris-1874/

 

"On revient de loin. On a été longtemps dans le mépris. Surtout dans les écoles centrales parisiennes. Le jacobinisme est une plaie française qui nous envoie au désastre..."

La politique du patrimoine normand est une politique globale associant le matériel et l'immatériel avec une intervention possible tant pour aider les projets publics que les projets privés, que le patrimoine soit vernaculaire ou religieux.

Ce patrimoine est un élément essentiel qui fait la fierté d'être normand. Récemment, un sondage a été fait à partir d'un panel de 1200 personnes interrogées.

93% de Normands interrogés se disent heureux de vivre en Normandie; 81% répondent vouloir que leurs enfants vivent en Normandie et 90% se disent "fier d'être Normand.

 

Un autre sondage paru l'an passé dans Le Point a fait beaucoup parlé puisque les Normands interrogés se déclaraient "plus attachés" à leur région qu'à la France: "cela en dit long sur l'état de l'Etat central et sur celui du pays. La région fonctionne comme une valeur refuge."

 

"Plus que jamais je suis Normand, régionaliste  français" déclare Hervé Morin.

 

"Je fais avec mon chauffeur 15000km/mois parcourant la Normandie en tout sens et je vois de plus en plus de drapeaux normands aux fenêtres et dans les jardins. La marche de la reconquête normande est en cours mais on part de très loin."

Et Hervé Morin de s'interroger:  "Pourquoi cette fierté normande retrouvée?"

50% des Normands interrogés répondent qu'ils sont fiers d'un patrimoine historique et d'un héritage culturel prestigieux: "quand tout fout le camp, on s'enracine. C'est le sens de l'Histoire d'aujourd'hui."

 

"Par exemple, le DUEN, il y a une grosse demande: les universités normandes ont enfin intégré leur territoire réel et la fierté régionale est un facteur accélérant l'excellence et le progrès."

Et Hervé Morin de donner quelques exemples: "On vient d'inaugurer à l'université du Havre un spectromètre de masse unique au monde qui sera utile pour penser et organiser l'avenir de la chimie dans la vallée de la Seine."

Le président de l'université de Caen, vient d'être nommé président de "France universités" avec l'espoir de belles opportunités pour notre région.

 

L'atlas linguistique de Normandie qui est pensé comme devant être la préfiguration d'un atlas linguistique pour chaque région, s'annonce être un succès: "dans cette atlas, on ira chercher nos racines grâce à la recherche scientifique". La langue normande, ce n'est pas que du folklore c'est, à la fois, sérieux et populaire, à l'image de la collaboration entre la FALE et la MRSH de l'université de Caen qui publie, en ce moment, sous l'autorité de Pascal Buléon, un atlas mondial du cheval d'ores-et-déjà reconnu comme un outil exceptionnel par la communauté équine internationale rassemblée à l'occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024.

 

"Quand on a l'espérance et un sentiment d'appartenance chevillé au corps, rien n'est impossible."

Hervé Morin témoigne: "Quand j'ai commencé à m'intéresser au grave problème de la disparition des races domestiques animales normandes, nombreux m'ont dit que tout cela ne servait à rien, que tout était en train de mourir et qu'il n'y avait plus rien à faire. Aujourd'hui, le porc de Bayeux est sauvé, mille brebis de la race avranchin pâturent dans les herbus du Mont-Saint-Michel (ndlr: attention au loup!) tandis qu'on élève, à nouveau, des chèvres des fossés pour l'entretien des landes de la Hague. Le meilleur saucisson du monde se fait avec du porc de Bayeux, bien évidemment! Eh bien pour la langue, c'est la même logique..."

 

"Il est vrai, qu'en ce moment, les finances, c'est dur... C'est pourquoi, le tissu associatif doit prendre le relais de certaines politiques publiques avec des initiatives souvent originales qui rencontrent leur public." Par exemple: le parc d'archéologie expérimental Ornavik qui sera doté prochainement d'un centre d'interprétation de la civilisation des Vikings avec une ouverture espérée en 2027.

 

Le Fêno confirme son succès avec 55000 visiteurs lors de sa dernière édition caennaise en octobre 2024: 150 agents de la région sont mobilisés pour son organisation.

 

Il y a donc sur tous les fronts, un combat politique à mener: "la France ne se redressera que si l'on s'engage dans une vraie régionalisation."

Le Millénaire Guillaume Le Conquérant 2027 s'annonce exceptionnel: "nous avions d'abord pensé à une fête régionale, on se retrouve avec une année de la Normandie en Europe."

"La Normandie est, en terme d'imaginaire, un véhicule très puissant. Partout en Europe où jadis les Normands passèrent et s'installèrent, nous avons rencontré l'enthousiasme. En octobre dernier, tous les acteurs du projet sont venus à l'abbaye-aux-Dames à Caen: ils étaient 200 venus de toute l'Europe, Anglais, Irlandais, Siciliens et Italiens du sud, Danois, Norvégiens sans oublier la cousinade des îles normandes de la Manche. Les plus grandes institutions culturelles ou muséales des pays concernés veulent participer. Le directeur de la Tour de Londres est enthousiaste et les Siciliens se disent "fiers d'être Normands", le gouvernement irlandais vient de voter une ligne de crédit pour l'organisation du millénaire 2027 en partenariat avec la région Normandie."

 

La Normandie qui est pourtant la région la plus connue dans le Monde après la Californie va enfin pouvoir crever l'écran dès 2026 avec le projet d'une série sur Guillaume le Conquérant sur Netflix en partenariat avec la BBC, tandis que du côté de France TV ou de Média One, la société du Normand et trouvillais Pierre-Antoine Capton, on prépare des documentaires sur le Conquérant.

Tout cela n'existerait pas dans les médias pour 2027 s'il n'y avait pas eu, au départ, une autorité normande prescriptrice  pour l'imposer.

Et Hervé Morin de s'exclamer:"La réunification de la Normandie, c'est vraiment la meilleure décision jamais prise par François Hollande."

 

Avant même qu'il ne soit organisé ou lancé, le Millénaire normand 2027 est déjà un succès populaire: 100 à 200 personnes se pressent chaque de présentation de la manifestation partout dans la région.

Pour finir et revenir à la langue normande nos priorités sont les suivantes:

1) Sauver et protéger définitivement le patrimoine immatériel des parlers normands.

2) Faire partager le Normand et le transmettre à nos compatriotes à commencer par les plus jeunes.

3) Faire sauter le verrou de l'Education Nationale.

François Bayrou qui se dit béarnais sera donc approché et sollicité...


8/12/24 dans Paris Normandie: Depuis le temps que nous savons faire des drakkars, ce n'est pas trop tôt.


L'année 2027 sera la millième depuis la naissance de Guillaume le Conquérant, la Région entend en faire une année européenne de la Normandie au moyen de multiples manifestations avec Anglais, Siciliens et même des Français pour qu'ils sachent bien que notre région a une histoire et une culture moins médiatisées que d'autres mais au moins aussi riche. Ce sera aussi l'occasion de montrer la modernité et la part importante de notre région dans le tissu économique national.

Alliances Normandie ne peut que se réjouir de cette perspective et a déjà porté à la connaissance des organisateurs des propositions que nous vous détaillerons prochainement.

En attendant vous pouvez consulter le site de la Région: https://www.normandie.fr/2027-millenaire-de-la-naissance-de-guillaume-le-conquerant#:~:text=La%20R%C3%A9gion%20lance%20un%20appel,de%20la%20Tapisserie%20de%20Bayeux

Extraits:

Des événements multiples seront également accessibles au plus grand nombre sur tout le territoire :

  • Des coproductions entre la Région Normandie et des institutions culturelles régionales et nationales
  • Des temps forts de la Région lors de ses  événements emblématiques : FENO, Forum mondial Normandie pour la Paix
  • Des événements proposés par les Agences de la Région (Normandie Images, Normandie Livre et lecture, la fabrique des Patrimoines...)
  • Des temps forts proposés par des partenaires (le Centre culturel international de Cerisy la Salle, le FRAC, l’Opéra Rouen Normandie...)
  • Des manifestations programmées par les collectivités territoriales, les Universités et acteurs normands
  • Des actions menées en partenariat avec les autorités académiques à destination des scolaires et étudiants
  • Des manifestations proposées par les partenaires européens de la Région