Vous êtes dans le dossier concernant l'agriculture, la pêche, l'agro-alimentaire. Les textes listés ci-dessous sont classés dans l'ordre d'arrivée, le plus récent étant en premier. Pour lire les plus anciens, il suffit de dérouler le contenu du dossier (ou utiliser un mot clé).

- La forêt normande

- Va t-on en faire un plateau de fromages?

- Succession de gestion de crises pour la pêche

- La disparition du bulot crée une crise au port de Granville

- La filière bio en Normandie.

- Jésus, reviens pour nous pauvres pêcheurs 

- Le mareyage normand pose les jalons d’un premier syndicat régional

- La pêche ou l'histoire d'un étranglement lent

- L'idéologie écologiste contre le bon sens paysan

- L'agriculture victime d'un État peu stratège  

- La Normandie solidaire des agriculteurs et des pêcheurs


26/4/25 La forêt normande, état des lieux

Un article de l'ONF nous fait voir quelles sont les divers intérêts que présente la forêt : forêt ayant pour vocation d'accueillir du public, forêt destinée à fournir du bois de construction, des forêts

ayant une fonction à caractère climatique et de biodiversité.

La gestion des forêts ne manque pas de problèmes : risques d'incendie de plus en plus fréquents à cause du réchauffement climatique, destruction par des tempêtes de plus en plus violentes, prédations qui sont de plus en plus fréquentes pour des exportations frauduleuses vers des pays étrangers. Pour cette gestion en Normandie il y a 130 agents qui sont répartis dans deux agences, l'une basée Alençon pour la partie occidentale de la région et l'autre basée à Rouen pour la partie orientale.

Il existe une association FIBOIS en qui regroupe une centaine d'entreprises, mais elle ne représente pas la totalité de la filière qui embauche 22.000 personnes. La forêt normande a vu ses entreprises baisser de 34 % entre 2005 et 2019, ce qui pose un gros problème pour l'entretien des forêts et la filière du bois.

L'entretien des forêts a toujours existé dans nos régions européennes; en fait, de façon réglementée dès le 13e siècle avec les verderies que l'on peut considérer comme les ancêtres de l'ONF (en 1291 une ordonnance de Philippe le Bel crée l'administration des Eaux et Forêts qui a perduré jusqu'à la Révolution). L'ONF assure la continuité de gestion en collaboration avec l'Office de la biodiversité et les chasseurs (régulation de la faune prédatrice) entre autres. Les forêts ont toujours été entretenues par l'homme, aucune a un caractère naturel en Europe et ce depuis des millénaires, soit sous formes domaniales ou privées, sans oublier l'interférence des collectivités territoriales et les statuts particuliers des réserves et parcs.

La Normandie a moins de forêts que la moyenne des régions françaises mais quatre grands parcs.


Va t-on en faire un plateau de fromages?

Cet article du 4/12/24 de Paris-Normandie alarme une fois de plus sur les débouchés des produits spécifiques de Normandie qui en font autant sa marque, sa renommée et sa culture.

Plusieurs paramètres sont à prendre en considération quant à l'avenir de nos productions agro-alimentaires. 

D'abord la créativité mercatique qui propose de nouveaux produits attirant la curiosité ou créant un phénomène de mode au détriment des produits traditionnels. Dilemme: la tradition n'est pas exempte de la possibilité de s'adapter alors que les appellations d'origine tendent à garantir une stabilité des produits.

La consommation alimentaire change à partir de plusieurs facteurs : pouvoir d'achat, préconisation de santé, "désacralisation" du repas de famille (le dimanche chez les 

ancêtres..., famille éclatée, déplacements professionnels et horaires décalés), restauration rapide du midi ou facile par les livreurs de mal-bouffe, absence d'éducation au goût. Le pire en matière de goût étant la mauvaise habitude des restaurateurs à servir le fromage avec une salade dont le vinaigre assassine les arômes.

En terme de changement de société et de consommation, c'est le retour à la raison et à l'esthétique du repas à la française pour la convivilité ou pour les affaires qu'il faut promouvoir.



La disparition du bulot crée une crise au port de Granville        25/9/24        

La raréfaction du bulot en Manche ouest pousse de nombreux pêcheurs du port de Granville vers la sortie. Plusieurs d’entre eux (un tiers de la soixantaine de bateaux) ont déjà mis leurs navires en vente, d’autres souhaitent les imiter. Avec le réchauffement de la mer, dû au dérèglement climatique, ce coquillage, qui préfère les eaux froides pour se reproduire en hiver, se fait de plus en plus rare depuis plusieurs années. La ressource, quasi absente, a fait chuter les volumes débarqués.

La rectractation progressive depuis plusieurs années de la collecte a généré une hausse du prix du bulot car les pêcheurs voulaient, légitimement, couvrir leurs frais. En conséquence, la grande distribution s'est approvisionnée en Irlande et en Ecosse, accélérant la spirale de décroissance de la pêche granvillaise...

Il ne s'agit pas de débattre des causes du réchauffement climatique mais d'en gérer les effets constatés. Exit les idées simplistes qui consistent à dire que la régulation de la pêche en mer peut être compensée par la pisciculture; le problème a une gravité qui va au-delà des avis à l'emporte pièce.

Perte irréversible non seulement d'emplois mais aussi d'activité locale (partiellement d'animation touristique au débarquement) d'un produit de la mer emblématique de la gastronomie normande dans la mesure où le bulot était un facteur de temps d'échange, compte tenu de la manipulation nécessaire, pris lors des repas non seulement en famille mais aussi dans les restaurants du littoral.

Cette annonce s'ajoute à celle récente de nouvelles contraintes pour la pêche de la coquille Saint Jacques au large de Saint-Brieuc. 


Extrait d'un communiqué de la Préfecture de Normandie (Rouen, le 28/8/24) contributif à une présentation de la filière bio en Normandie.

  Après des années d'embellie, la filière de l'agriculture biologique française subit depuis 2020 une crise importante. Les ventes des produits et les conversions d'agriculteurs sont en forte baisse à cause de l'inflation des prix alimentaires et énergétiques et de la multiplication des labels moins exigeants. Afin de soutenir la filière, des aides d'urgences nationales

pour l'agriculture biologique ont été déployées pour un montant, en Normandie, de plus de 4 millions d'euros dont ont pu bénéficier 335 exploitations normandes en 2023 et de 4,6 millions d'euros pour 299 exploitations normandes en 2024. Pour faire face aux défis structurels et conjoncturels de l'agriculture biologique, le programme ambition Bio 2027 a été construit. Il vise à accompagner et soutenir le développement et la résilience économique de l’agriculture biologique en mettant l’accent sur le développement des débouchés en produits biologiques (grand public, restauration collective et commerciale) et de filières organisées.

  Par ailleurs, l'État apporte un soutien à la filière dans la mise en oeuvre de la loi dite EGalim, dont l'un des principaux objectifs est de favoriser une alimentation saine, sûre et durable pour tous, et prévoit notamment au moins 50% de produits durables et de qualité, dont au moins 20% de produits bio dans les repas servis. Pour accompagner la transition alimentaire dans les assiettes et les filières agricoles, l’État a mis en place la plateforme "Ma cantine", permettant à chaque citoyen de suivre les avancées de sa collectivité de proximité. Aujourd'hui, ce sont plus de 1500 restaurants qui y sont inscrits pour la Normandie avec pour objectif un taux de 100% d'inscrits en 2026.

  La Normandie comprend 4360 restaurations collectives, 2463 restaurants scolaires et 8 restaurants inter
administratifs. Afin d’accompagner les restaurants collectifs dans l’atteinte de ces objectifs, plusieurs actions
ont été mises en place depuis la promulgation de la loi : l'information et la sensibilisation des acteurs
concernés sur le terrain ainsi que la réalisation et financement d’outils permettant l’application de la loi tel
que le guide identifiant les produits « EGAlim et normands » à destination des restaurants (2021) ou encore le
lancement d'un appel à projets pour accompagner les lycées agricoles dans la mise en œuvre de la loi (2022).


Jésus, reviens pour nous pauvres pêcheurs !    7/24

 

    Ceux qui ont un minimum d'instruction religieuse à défaut de

chrétienne connaissent la formule employée trivialement ici à propos d'une profession victime de l'écologie et de la politique européenne en connivence pour la saborder.

   Le journal Le Marin organisait en juin 2024 un colloque sur l'avenir de la pêche et dressait en préambule le constat suivant :

 

    Les crises se suivent en rafale, à peine oubliée celle du covid qu'a surgi le Brexit, avec la perte de nombreuses licences dans les eaux britanniques et la destruction d’une partie de la flottille hauturière.

    De plus, les pêcheurs de l’ouest Atlantique ont été sonnés par la fermeture du golfe de Gascogne pendant un mois début 2024. Et encore: au nord, où certains pêcheurs seront interdits de travailler dans les aires marines protégées britanniques et belges, au sud, où se profile un plan West Med 2, et, à nouveau dans le golfe de Gascogne, où une nouvelle fermeture est envisagée dès début 2025. Et que dire des aides carburant dont le renouvellement est loin d’être acté... La coupe est pleine.

   Sans oublier que les navire-usines pillent la ressource halieutique, fréquement de façon illégale, et écoulent le produit de leur pêche à des prix défiants toute cocurrence.

 

    Derrière les pêcheurs, c'est toute la filière qui souffre. Privés d’apports, nombre de ports ont vu leur activité dégringoler. Les mareyeurs doivent désormais trouver d’autres sources d’approvisionnement. Sans compter les équipementiers et les chantiers dont la santé est aussi fragilisée. Dans ce contexte, le secteur aura bien du mal à répondre aux efforts de décarbonation auxquels on lui demande pourtant de se plier.

 

   D'aucuns suggèrent la pisciculture mais on voit poindre aussitôt les détracteurs de l’élevage en nasse tel que pratiqué dans les fjords norvégiens. Le poisson de synthèse après les steaks ou un changement d'habitude alimentaire? Sur fond de marasme économique, c'est toujours l'écologie punitive qui frappe, l'artisan pêcheur qui trinque et le consommateur qui déguste... si l'on peut dire.

 

  Jusqu'à maintenant tous les Conseils régionaux littoraux ont mis la main à la poche pour accompagner le déclin et un ersatz de réorientation de la filière mais, une fois encore, ces mesures sociales ne sont pas des solutions économiques et l'aménagement du territoire n'y trouve pas son compte. Seul le renouvellement du miracle sur la multiplication des poissons pourrait sauver la filière.


Le mareyage normand pose les jalons d’un premier syndicat régional

Le temps du chacun chez soi est révolu. Face aux défis communs, à commencer par le besoin de conserver les apports pour faire vivre les outils, le mareyage a besoin de se fédérer.

C’est une première dans l’histoire du mareyage normand. Soutenu par la région Normandie à travers un premier contrat d’objectifs sur trois ans doté de 140 000 euros, un syndicat régional verra le jour pour servir les intérêts communs d’une filière qui regroupe une quarantaine d’entreprises pour 1 200 salariés et un chiffre d’affaires global de 350 millions d’euros.

 C'est Franck Gouix qui a posé le 27 juin 2024 à Rouen les bases d’un premier syndicat professionnel normand, une déclinaison régionale de l’Union du mareyage français (UMF).


La pêche ou l'histoire d'un étranglement lent

Ce 23 mai nous apprenons que l'UE reporte à fin octobre une décision prévoyant la réduction des zones de pêche qui devait être prise cette semaine. Les élections ayant lieu le 9 juin 2024, tout le monde a compris le sens de ce décalage.

En même temps nous apprenons que le contentieux entre les pêcheurs franco-normands et les anglo-normands sont plus prés d'une aggravation que d'une solution faute d'avoir été pris en considération pendant la négociation du Brexit. Le gouvernement renonçant à assumer ses responsabilités demande au comité local des pêches de négocier une solution. Pourquoi pas, nous sommes régionalistes et pensons être les mieux placés pour traiter de nos affaires mais encore faudrait-il en avoir le pouvoir et les moyens anté plutôt que d'être chargé en post de nettoyer le bazar du pouvoir jacobin qui nous a oublié.


L'IDEOLOGIE ECOLOGISTE CONTRE LE BON SENS PAYSAN        25/5/24      

L'obsession en faveur des énergies dites renouvelables en oubliant de dire qu'elles sont alternatives en terme de continuité de service pousse les agriculteurs à des effets d'aubaine pour améliorer leurs revenus avec des panneaux photo-voltaïques sur leurs bâtiments (c'est parfait) mais aussi sur des hectares de bonne terre (en contradiction avec la loi ZAN suscitée par le lobby écologiste). Dans les Landes, des hectares de forêt sont abattus pour l'implantation de ces panneaux; ne cherchez pas la contradiction, il y a une logique que l'on doit à Bruxelles: la financiarisation de la fourniture d'énergie électrique autrefois dans le giron du producteur EdF.

Nous ne referons pas le procès des éoliennes quant à leur empreinte carbone et paysagère qui cache un bétonnage pire que les blockhaus du mur de l'Atlantique et qui fournissent une indemnité symbolique aux agriculteurs.

Tout le monde connaît la citation de l'auteur communiste, Berthold Brecht, qui disait, en bon démocrate, que si le peuple votait mal, il fallait changer le peuple. Le gouvernement ayant un problème avec les agriculteurs va les supprimer en les transformant en loueurs de surfaces aux rapaces de la distribution de l'électricité; c'est aussi, avouons le, plus confortable que les contraintes de l'élevage ou des variations climatiques frappant les cultures.

Ces aberrations font l'objet de deux plaintes, l'une de la Confédération Paysanne et l'autre d'Hervé Morin qui en tant que président, personnellement proche du monde rural, d'une collectivité territoriale soutient l'agriculture dans sa nature, son projet et sa fonction plutôt que dans les dérives du nouveau monde.

 

Le péché capital dérivé de cette politique forcenée des énergies renouvelables mais intermittentes par nature, est que plus on les développe, plus les risques de pénurie par intermittence sont élevés donc plus il faut financer des solutions nucléaires ou par énergie fossile pour sécuriser une continuité de service; double financement pour la satisfaction d'une idéologie mal concrétisée.


L'agriculture victime d'un État peu stratège       2/24                                                                                           

L’année 2022 semblait avoir été faste pour l’excédent de la balance agricole française à + 10,3 Mds€. Il s’agissait, en fait, d’une illusion optique parce que poussé par le dynamisme des vins et spiritueux.

Le secteur affichait un excédent de 15,6 Mds€, à l’image de celui des céréales (+ 10,7 Mds€, soit 4,2 Mds€ de plus qu’en 2021),mais là encore en illusion optique (baisse des volumes compensée par la flambée des prix entraînée par la guerre en Ukraine).

En 2023, repli de l'excédent à 6,7Mds€ : en cause la décrue du prix des céréales, décrue également pour la culture et l'élevage (de 5,8 à 2,2 Mds€). De nombreuses filières sont déficitaires : la viande (- 3,1 Mds€), le poisson (-3,7 Mds€), les fruits et légumes (- 3,9 Mds€), les huiles et graisses (-2,5 Mds€). Sans les "boissons", le solde de la balance agricole serait déficitaire de 8,7 Mds€.

En 2018, la Direction Générale du Trésor considérait que 70 % de la diminution du solde de la balance agricole étaient dus à un déficit de compétitivité ; quelle leçon a été tirée de ce constat ?

Le Gouvernement a surtout augmenté les charges insidieusement en réduisant les exonérations fiscales, en augmentant la redevance pour pollutions diffuses ou en interdisant les rabais sur les produits phytosanitaires.

La mise en valeur de l’agriculture biologique s’est révélée catastrophique, en faisant baisser les rendements et en saturant le marché de produits trop chers devenus invendables en période de récession ; résultat de nombreux produits ont été vedus à des tarifs conventionnels non rentables pour les agriculteurs bio.

Orienter l’offre vers la qualité alors que la demande exigeait la quantité était une erreur de vision stratégique, d'autant plus qu'en observant l'élévation du niveau de vie dans les pays émergents la demande, donc les prix avec, va augmenter.

Nous risquons donc d'importer de plus en plus cher faute de produire plus avec des prix bas par économie d'échelle. Sans un choc pérenne de compétitivité, immédiat et fort, fiscal et normatif, il pourrait y avoir un choc social type gilet jaune ; messieurs des partis de gouvernement faites votre choix.     


La Normandie solidaire des agriculteurs et des pêcheurs

Communiqué N°1 du 23/1/24 La Normandie solidaire des agriculteurs et des pêcheurs.

Alliances Normandie   Association régionaliste d'inspiration culturelle normande.

Quelles doses d'incompétence, d'inconscience, d’illégitimité peuvent caractériser les gouvernants français pour avoir mis les agriculteurs, et bientôt les pêcheurs, au bord d'une faillite générale malgré le nombre de suicides qui aurait du les alerter ; démontrant ainsi que les subventions d'assistanat distillées ne compensent pas la non assistance à personne en danger. Subventions financées par la fiscalité plutôt que par la production de richesse, double appauvrissement, ce n'est plus une politique de gribouille mais d'un démagogue faisant commerce du bonneteau.

 

L'accablement, largement documenté, subi par les agriculteurs, la perturbation de leur travail par les fatwas juridico-administratives ou les actions d'associations de facho-écologistes, pas tous capables de faire pousser un radis, sont des sources majeures du malaise agricole.

A cela s'ajoutent les injonctions contre productives et contre nature dont celle consistant à exploiter les terres pour du bio-éthanol au lieu de nourrir les Français ; surtout ceux en grande précarité. Résultat, on importe des denrées que l'on aurait pu mieux produire.

Duplicité des gouvernants qui sacrifient la France sur l'autel d'une Union Européenne droguée à la concurrence mondialisée et qui ne méritent pas la confiance qu'ils vont solliciter aux prochaines élections européennes (souvenez vous en le 9 juin) en jouant sur la peur du vote RN dont ils sont à l'origine. Rappel, les fonds de la PAC ne sont qu'un retour partiel de l'apport des contribuables français au budget de l'UE....

 

La Normandie, région d'agriculture et de pêche, doit prendre faits et causes pour ceux qui en font la richesse et l'attrait en l'irriguant de leur sueur toujours et de leurs larmes parfois.

 

PS : pour accéder à un développement sur le sujet :UBU ROI réforme l'agriculture européenne: La Normandie doit devenir LA région de la résistance agricole française! - Sire de Sei, la Normandie en toute liberté! (canalblog.com)