Vous êtes dans le dossier concernant l'aménagement du territoire, le développement durable, l'environnement. Les textes listés ci-dessous sont classés dans l'ordre d'arrivée, le plus récent étant en premier. Pour lire les plus anciens, il suffit de dérouler le contenu du dossier (ou d'utiliser un mot clé).

- Logement et développement économique 

- La Manche préserve ses sites naturels

- Le trait de côte bouge plus vite que l'administration selon le maire de Siouville-Hague

- Les outre-mer au coeur de la stratégie maritime nationale

- Le CPER normand est enfin signé 

- La loi Zéro Artificialisation Nette et le développement 

- Dépendance régionale au regard de l’île de France 

- Schéma régional des carrières  

- Parc régional des boucles de la Seine

- Elbeuf pour l'exemple, explication de texte

- Criel sur mer comme témoin de charge sur le littoral

- La Poste menace d'éroder le service public en milieu rural 

- COP NORMANDIE: PREMIÈRE FEUILLE DE ROUTE POUR RÉDUIRE DE 50% LES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE D'ICI 2030

- Peut on espérer un ministre de la mer en 2024 ?

- Artificialisation des sols ; gribouille et embrouille

- Le développement durable plutôt que l'écologie politique 

- Stratégie Nationale pour la Mer et le Littoral

- Habitat: faire du neuf avec du vieux avant ruine et désert

- N'avoir qu'un seul critère de décision (le CO2) serait irresponsable 


Logement et développement économique   4/25

La relation entre le logement et le développement industriel est similaire à celle de la poule avec l’œuf.

Pour certains le logement conditionne la réindustrialisation mais quid si il n'y a pas eu d'anticipation en corrélation avec la politique industrielle. Il y a deux problèmes principaux, d'abord celui du logement des travailleurs venant pour la durée du chantier d'installation des grands projets, durée pouvant aller jusqu’à trois ou quatre ans. Ces salariés partent et ensuite les logements disponibles sont plus nombreux que ceux nécessaires; sauf si développement économique ou création d'entreprise de main d'oeuvre.....

Les projets industriels ne sont certains qu'au dernier moment et les élus ont tendance à ne pas prendre de décision concernant le logement par anticipation dans cette incertitude ; en conséquence les politiques de logement sont souvent dans l'urgence du rattrapage.

Par contre il y a vacance si dépopulation parce- que les emplois durent moins longtemps que les bâtiments.

La préfecture de Région vient de mettre en place dans le cadre d'une politique de réhabilitation de logements vacants des expérimentations dans 8 intercommunalités qui concernent la Seine-Maritime, l'Eure, l'Orne et une diagonale aux confins de la Manche, du Calvados et de l'Orne.

La pertinence de cet investissement est évidente dans les bassins où un développement industriel est certain. On peut aussi se demander pourquoi ces logements sont vacants  (travaux de réhabilitation trop lourds pour le propriétaire? baisse démographique? déclin économique? exode urbain?  .....)

Par ailleurs on constate qu'au long de l'axe Seine qu'il n'y a pas de politique de logements vacants alors que la réindustrialisation est visible. Question : les créations d'emplois viendront-elles  pour employer des chômeurs qui attendent dans leur logement qu'une usine les embauche? Ce serait donc des créations d'emplois sans impact démographique et sans besoin de construction.  

 

Cette démarche (Préfecture-Région associées) est régalienne en terme d'aménagement du territoire et d'investissement. Mais c'est oublier que pour l'essentiel ce sont les investisseurs privés qui réalisent la politique de logement que l'Etat, les collectivités et les entreprises souhaitent. Pour des raisons économiques la construction est à un bas niveau d'activité mais il y a aussi une raison fiscale. La pression fiscale à charge des propriétaires dissuade le secteur privé d'investir dans l'immobilier:

- contraintes écologiques dont les DPE décidés à Paris avec une norme unique indépendamment des climats régionaux et sur la base de mesures hivernales; alors que l'isolation contre le réchauffement climatique qui va entraîner une surconsommation d'énergie pour la climatisation est occultée à ce jour (un projet de réforme est balbutié).

- la taxe foncière comme principale ressource du financement des communes puisqu'avec la suppression démagogique et non évaluée par le locataire de l'Elysée de la taxe d'habitation, les locataires bénéficient d'équipements municipaux à titre gratuit, mais à la charge du propriétaire qui ne les utilise pas.

- les plaisirs de Bercy: menace d'IFI, les plus-values recalculées, la taxe sur les héritages conçue comme un droit de suite infini, etc, etc...  

- le laxisme juridique (et parfois préfectoral) pour évacuer les squatteurs qui, à leur départ, laissent les factures d'eau, d'électricité et de remise à neuf; quand il n'y a pas une plainte pour défaut d'entretien et mise en danger de la part du squatteur contre le propriétaire dépourvu de revenus....

 

Le financement du logement en tant qu'aménagement du territoire pose trois questions: repenser le système fiscal dans sa totalité, repenser le financement des collectivités locales, réintroduire les notions de prospective et de stratégie communes à l'Etat, aux collectivités et aux entreprises par la résurrection des plans à la mode gaullienne et un pilotage fin des SRADDET.


24/4/25 Le département de la Manche préserve ses sites naturels

Le Conseil départemental prévoit à l'horizon 2030 de passer à 3.000 hectares protégés. Il y a dans ce département 9 sites à fort enjeu pour la protection de la nature et de la biodiversité. Cela permettra d'équilibrer la perception fréquente d'un département "naturel" sur ses côtes et industriel par ailleurs, compte tenu de toutes les implantations autour de Cherbourg et Saint-Lô. 


26/4/25 Le trait de côte bouge plus vite que l'administration selon le maire de Siouville-Hague

L e maire de Siouville-Hague, dans la Manche, se plaint de ne pas être aidé pour lutter contre le recul du trait de côte contre l'érosion marine qui progresse à grande vitesse dans son village. Il a alerté plusieurs fois les autorités mais sans être beaucoup entendu et encore moins soutenu. Il a récolté quelques fonds pour mettre en place des fascines et un rechargement en sable mais ces solutions sont insuffisantes et précaires Il faudrait une ASA (association syndicale agréé) qui permettrait un portage juridique d'une action collective. En attendant le maire se bat contre la DDTM (direction départementale terre mer) sans obtenir beaucoup d'aide et interpelle les parlementaires de sa circonscription pour que son dossier soit porté en urgence.

Ceci est paradoxal dans une région qui a été pionnière en créant un GIEC normand, producteur de  littérature mais toujours en quête de solutions devant une nature dont la force est sans commune mesure avec les moyens financiers et techniques que l'on pourrait imaginer. La solution de repli n’est pas généralisable à l’infini et les barrages sont illusoires.

Le Havre et Caen se penchent également sur les problèmes de submersions marines et fluviales. Manifestement c'est le sujet du siècle.

Dans la région des syndicats mixtes du littoral (SML) départementaux sont également en recherche de solutions; cf ci-joint celui de Seine Maritime.

Les thémes de SML 76* sont:

Quelles actions pour les hauts de falaises urbanisés ? (modalités de gestion actuelle et outils liés à la loi Climat et Résilience d’août 2022)

- Quelles actions pour les valleuses étroites et accès à la mer ? (adapter les modalités d’accès à la mer et valoriser la qualité des espaces naturels littoraux)
- Quelles actions pour les basses vallées préservées de l’urbanisation et les valleuses présentant une zone basse ? (sensibilisation à l’action via la planification)

- Quelles actions pour un secteur entre basse vallée urbanisée et valleuse large présentant une zone basse ? (amélioration de la connaissance de l’aléa submersion à la réduction de la vulnérabilité)

- Quelles actions pour une basse vallée portuaire ?(caractérisation de l’aléa à l’étude de solutions techniques fiables et compatibles avec le site)

 

* https://sml76.fr/le-sml76/ 


Les outre-mer au coeur de la stratégie maritime nationale

 

Rapport d'information du Sénat n° 546 (2021-2022), déposé le 24 février 2022


Le CPER normand est enfin signé  26/3/25

Ce document élaboré avec plus de perspective que de prospective reprend la liste des programmes qui seront mis en oeuvre pendant sept ans, essentiellement par L'Etat et la Région pour l'aménagement du territoire et le développement économique. Document rédigé en prenant en compte les carences et besoins constatés aussi bien que les besoins exprimés par les acteurs économique tant publics que privés.

Le "autres" dans le tableau ci-contre peut comprendre les organismes consulaires et des fonds européens en appui d'investissements propres des entreprises.

Le CPER n'est pas sans lien avec le schéma régional d'aménagement et de développement durable du territoire (SRADDT) et le Schéma Régional de Développement Économique, d'Innovation et d'Internationalisation (SRDEII).


La loi Zéro Artificialisation Nette et le développement      mars 2025

Le problème du Cotentin illustre bien la difficulté de faire de la Politique avec des bons sentiments dès qu'ils se confrontent à la réalité. Vouloir protéger la nature, les terres cultivables et les paysages quand les contraintes du développement économique apparaissent est un casse-tête sans solution totalement satisfaisante.

Surtout quand le développement ne peut pas être réparti sur 360 degrés parce qu'en bordure littorale.


Dépendance régionale au regard de l’île de France                                    3/25  EV 

La Chambre de Commerce et d'Industrie d’île de France et l'INSEE ont publié une première étude sur le taux de dépendance économique des régions limitrophes à l’île de France par rapport à celle-ci.

* cartes de 2018

Le phénomène est perçu de longue date en Normandie avec ses avantages et surtout ses inconvénients. Les techniques de communication actuelles facilitent le contact avec un siège social éloigné pour les fonctions de support administratif, les réunions ou contacts en distanciel et la prise de décision indépendamment du lieu de production de biens ou de services. La distance pénalise moins grâce à ces moyens de communication. 

Ce constat amène à dire que le choix d'un lieu de production pour une entreprise ne dépend pas du siège social mais de l'offre territoriale pour fixer les entreprises vagabondes. C'est une concurrence d'attractivité intra-française des territoires en plus de l'internationale.

 

Le régionaliste pense immédiatement à la notion d'aménagement équilibré du territoire, concept facile à citer mais difficile à exécuter à partir de critères dont le choix n'est ni évident ni innocent. Évidemment aussitôt se pose la question du régulateur des implantations dans différents cas : capter un investissement étranger souhaitant venir en France sans destination locale précise, entreprise souhaitant se développer mais pouvant être l'objet d'un attention particulière de l’État pour aller investir dans une région en perte d'emplois, entreprise n'étant pas accompagnée par des externalités positives dont elle aurait besoin à un endroit et qui va ailleurs par défaut.

Les critères peuvent être économiques, sociaux, industriels, géographiques, politiques, financiers, écologiques, logistiques,...

Retenons l'état des lieux de dépendance à ce jour : Centre-Val de Loire27%, Normandie 25%, Hauts de France 22%.

En 2024, 21 % des 11 millions d'emplois basés dans l'Hexagone sont irrigués depuis l'Ile de France.

 

Pas facile dêtre d'être régionaliste et encore moins autonomiste dans un tel contexte.  Alors si l'économie nous contraint à la dépendance de Paris, le régionalisme s'impose d'autant plus en contrepoids démocratique et humaniste à cette situation.


Schéma régional des carrières

Le long de la Seine mais aussi au nord de Rouen, en novembre 2024, la DREAL a procédé aux consultations des communes pour définir les modalités d'exploitation des carrières*, conformément à la loi n°2014-366 du 24 mars 2014 pour l'accès au logement et un urbanisme rénové, dite "loi ALUR".

Des oppositions des communes et des alertes de mouvements écologistes ont été enregistrées; elles concernent la dégradation du milieu naturel même avec une réhabilitation potemkine, le risque de réemploi des carrières pour l'enfouissement de déchets, l'impact pour l'agriculture, l'épuisement des ressources pour la Normandie puisque les deux tiers des extractions sont destinées à l'Ile de France....

Consultations, réunions, comité de pilotage et à la fin c'est le Préfet qui décide. Entre le local communal et le national préfectoral où est le régional?

* Pour en savoir plus: https://actu.fr/normandie/saint-pierre-les-elbeuf_76640/pres-de-rouen-la-schema-regional-des-carrieres-menace-t-il-cette-plaine-agricole_61719788.html 


L'INSEE nous fournit (novembre 2024) un aperçu de l'activité des résidents dans ce premier des quatre parcs régionaux* qui couvrent 17% de la Normandie; région très écologiste de ce fait.

Une analyse rapide montre que la frange orientale du parc, du plateau cauchois aux méandres de la Seine inclus est fortement urbanisée par l'influence de Rouen et le passé industriel le long du fleuve. Taux fort d'urbanisation et aspect naturel font-ils bon ménage? 

Cette caractéristique de résidence impose d'affiner l'étude. Parmi les actifs, au sens statistique, 12% sont sans emploi (6100/ 49600), poids de la partie plus rurale par rapport à la partie plus urbanisée? 

Remarquons aussi la dispersion de l'habitat selon une taille de petites villes homogène dans la partie rurale; ce maillage en terme de qualité de vie et d'attrait touristique doit être entretenu par le maintien de services publics au moyen de facilités de communication à défaut d'implantation. Cela a un coût évident mais le retour sur investissement existe, même si il est moins apparent (désengorgement des villes, le taux de pollution d'un habitat faible ne sature pas les capacités de la nature à l'absorber, aménagement équilibré du territoire qui évite les zones grises, etc).

Il reste beaucoup à voir et l'évolution doit être suivie; ainsi que la comparaison avec les autres parcs. Pour l'aspect touristique des parcs , consulter les trois sites suivants:

https://www.normandie-tourisme.fr/actif/nature/les-parcs-naturels-regionaux/

https://sig.normandie.fr/quatre-parcs-naturels-regionaux-pnr

https://www.normandie.fr/parcs-naturels-regionaux

 Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande,  Parc naturel régional du Perche, Parc naturel régional et Géoparc Normandie-Maine, Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin .


Elbeuf pour l'exemple, explication de texte

Paris-Normandie nous fait part (cependant, la ville n'est pas complétement morte) de la dernière place de ce bled dans le classement évaluant la pauvreté de nos communes; commentons l'article du journaliste.

- Etre situé à 30 minutes d'une agglomération (fût ce Rouen) ne garantit pas un accès aisé au bassin d'emplois; d'ailleurs plus loin dans le reportage, le maire réclame plus de moyens d'accès. Cette revendication est aussi une des constantes d'Alliances Normandie dans la rubrique mobilité.

- Baisse démographique et des commerces; évident quand on n'est même pas une ville dortoir pour des citoyens travaillant ailleurs; c'est la suite logique de l'alinéa précédent. C'est un risque pour les nombreuses zones rurales de Normandie compte tenu de la dégradation du réseau routier et des contraintes écolo-fiscalo-sécuritaires de circulation.

- La population maghrébine fortement représentée depuis les années 80 (cf l'allusion à la quantité de kebabs dans l'article et pour l'avoir constaté) n'a plus les revenus du travail de l'époque des trente glorieuses mais ceux de la retraite. Comme l'argent va à l'argent (caricature des banquiers), la pauvreté va à la pauvreté d'où l'arrivée d'Ukrainiens dont le maire socialiste se plaint.....  commentaires hors sujet mais tout le monde les pense.

- Le problème est d'enrayer la spirale du déclin (disparition progressive des commerces et services) mais si la palette des solutions est variée (construction et démographie, zone industrielle et formation, tourisme et attractivité d'un renouvellement urbain, désenclavement et qualité de vie dont la sécurité, ....) reste à évluer laquelle serait la bonne et son financement. L'aménagement équilibré du territoire propre au régionalisme normand n'est pas qu'une formule en l'air.

- Le maire se plaint du manque de formation de ses administrés et du départ d'organismes qui en étaient chargés. Ce domaine ne relève effectivement pas des communes de façon directe, mais elles peuvent fournir des locaux par exemple. Les organismes de formation professionnelle privés (donc libres de leurs choix évidemment rationnels) et publics (plus contraints par la notion de service) s'implantent là où il y un besoin et une opportunité. Que le maire déplore leurs départs est une chose mais il doit comprendre la logique à partir d'un diagnostic simple et évident: dans une ville viellissante avec peu de jeunes dont le niveau scolaire atteint et potentiel reste à évaluer que peut-il espérer?

Compte tenu de la gestion calamiteuse de la France par les partis auto-proclamés de gouvernement, donc sous entendu compétents même après 3300Mds de dette, à laquelle s'ajoute la non moins calamiteuse gestion de l'Union Européenne (cf rapport Draghi, Mercosur, aujourd'hui 24% des industries européennes investissent aux EUA au lieu de 14% en 2016, etc, etc), il faut s'attendre à ce que ce type de situation des villes moyennes qui perdent leurs usines, surtout en milieu rural augmente. 

Au niveau régional, la focalisation du développement industriel sur l'axe Seine, orchestrée par HAROPA, sera un facteur aggravant de la paupérisation et de la désertification d'une large partie de la Normandie.

EV 9/12/24


Criel sur mer comme témoin de charge sur le littoral

Le 2 décembre 2024, le préfet de Seine-Maritime va signer avec cette commune et les organismes ad-hoc une convention concernant l'aménagement du littoral au regard de l'évolution du trait de côte, ici l'éboulement des falaises. 

Suite à un éboulement une maison fait l'objet de la procédure de mise en péril par la Mairie qui suit le processus réglementaire visant à la restriction d'accès sur la parcelle estimée dangereuse par le BRGM puis à la démolition. Le coût pour cette opération est de 350.000€; c'est la troisième pour cette commune où six à dix cas similaires se produiront dans les vingt ans à venir. Contribuables soyez compréhensifs, ce n'est pas une blague.


28/9/24 La Poste menace d'éroder le service public en milieu rural

Le groupe La Poste reçoit de l’État 174 millions d’euros pour compenser partiellement les 330 millions d’euros que lui coûte le maintien d’une présence sur tout le territoire de 17.000 points de contact en milieu rural qui, selon l’entreprise, permettent à 97 % de la population d'avoir un service postal de proximité.

En marge du congrès de l’Association (le 27/9/24) des maires ruraux de France, le PDG du groupe La Poste, Philippe Wahl, a annoncé qu’avait été décidée « une coupe de 50 millions d’euros » sur cette enveloppe de contrat de présence territoriale. 

Selon l’Association des maires de France (AMF), depuis la signature du premier contrat de présence postale en 2008, « plus de 2,4 milliards d’euros ont été investis dans les territoires pour adapter et moderniser la présence postale 

Évidemment à Bercy, qui n'a plus les moyens de faire plus et la main sur le cœur, on précise que les derniers arbitrages du budget 2024 ne sont pas encore rendus et que l'on reste attaché à la présence postale sur l'ensemble du territoire par ces 17.000 points de présence dont la loi garantit le maintien.


INFORMATIONS TIREES D'UN COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE LA PREFECTURE DE REGION           

Rouen, le 12 septembre 2024

COP NORMANDIE:

PREMIÈRE FEUILLE DE ROUTE POUR RÉDUIRE DE 50% LES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE D'ICI 2030

 

Mardi 10 septembre s’est tenue au Havre la 3ème « COP Normandie » - ou conférence des parties - co-présidée par le préfet de la région Normandie, Jean-Benoît Albertini et le vice-président de la Région Normandie, Hubert Dejean de la Batie, et en présence d'Antoine Pellion, secrétaire général à la planification écologique.

 

Pour mémoire, l’objectif des COP est d’établir, en concertation avec les acteurs du territoire, une feuille de route des actions à mener concrète, réaliste, atteignable et adaptée aux enjeux de la Normandie. Élus des collectivités territoriales, représentants d'associations, de différents secteurs d'activité, des chambres consulaires, opérateurs de l’État et des services de l’État, en région et dans les départements normands ont ainsi témoigné par leur mobilisation de l'importance de ce chantier.

 

Depuis le mois de décembre, la « COP Normandie » s’appuie sur des groupes de travail thématiques: « mieux se déplacer », « mieux se loger », « mieux produire », « mieux se nourrir », « mieux consommer », « mieux préserver » qui ont pour objectif de débattre, d’établir un diagnostic et de construire un plan d’action régional, constitutif de la feuille de route normande à l’horizon 2030. Le diagnostic a été établi et mis en ligne sur le site  internet  de la préfecture de la région Normandie. La synthèse des groupes thématiques est également disponible et chacun peut s’exprimer via un questionnaire sur la priorisation des actions.*

 

Ces actions constituent le socle de la première feuille de route normande. Elles se déclineront en projets concrets sur les territoires. En complément, depuis le mois de décembre, les participants aux travaux ont identifié 150 autres actions qui méritent d’être approfondies afin de pouvoir les planifier dans la feuille de route à partir de 2026, ou des années suivantes. Chaque année, la « COP Normandie » se réunira pour établir un bilan des actions conduites et en inscrire de nouvelles aux chantiers.

 

La réussite de la transition écologique nécessite une mobilisation partagée et convergente de l’État, des collectivités territoriales, des entreprises et des citoyens. La « COP Normandie » constitue un des outils clés d'animation de cette mobilisation.

 

* Lien vers les documents mis en ligne sur le site de la préfecture de la région Normandie: https://www.prefectures-regions.gouv.fr/normandie/Grands-dossiers/COP-Normandie/Cop              Normandie-penser-et-agir-pour-la-planification-ecologique-regionale


Peut on espérer un ministre de la mer en 2024 ?

EV 28/8/24

  La Normandie est une région considérablement impactée par l'économie maritime en théorie mais en pratique, la politique nationale étant minimaliste dans ce domaine, notre région en souffre. Les ministres de la mer sont rares depuis le début de la Vème République, on peut y trouver de nombreuses raisons dont :

  • la culture terrienne des Français (désignation des titres de noblesse, patrimoine foncier des Français),

  • tropisme vers les pays de l'est pour construire l'UE,

  • perte des colonies,

  • égoïsmes sectoriels des acteurs du maritime, chacun souhaitant dépendre d'un ministère spécifique plutôt que d'un ministère unique de la mer dans l'espoir d'optimiser le montant des subventions .....

 

  Un député breton profite du flou politique actuel pour glisser l'idée d'avoir un ministère de la mer dans le prochain gouvernement.

 En dehors des sujets auxquels on pense spontanément (ports, construction navale, tourisme et balnéothérapie, plaisance, pêche, commerce extérieur,...), Didier Le Gac cite l'intérêt d'une politique maritime pour la préservation de nos océans, pour la défense de notre souveraineté géopolitique ou alimentaire et pour la lutte contre le réchauffement climatique

 

 Grâce à sa zone économique exclusive (ZEE) de plus de 11 millions de km², soit vingt fois la surface terrestre, on peut reprendre la réflexion de Louis XIV "Le soleil ne se couche jamais sur la France". C'est le deuxième espace maritime au monde (derrière les EUA et avant la Chine) ; rang exceptionnel qui oblige à en assurer l’intégrité.

 La loi de programmation militaire (2019-2025) a permis de renforcer la surveillance de nos espaces maritimes et la sécurité de nos navires (90 % du commerce mondial transite par la mer) ainsi que notre approvisionnement en matières premières.

 

  Au chapitre des recommandations, le député propose à juste titre :

  • Réformer nos ports, à l’image du projet Haropa, pour les transformer en modèles européens de compétitivité et de durabilité (et que l'intention soit suivie d'effet). A vrai dire cela ne concerne que le projet en cours Marseille-Lyon; difficile d'imaginer un tel accouplement pour Nantes, Bordeaux, Strasbourg.

  • Promouvoir la lutte contre la pollution.

  • Développer les formations aux métiers maritimes et la recherche pour avoir une prééminence par l'innovation.

  Ajoutons :

  • Qu'il faut réformer tous les métiers et statuts depuis les agents portuaires de manutention, logistique et services jusqu'aux personnels embarqués.

  • Qu'il faut soutenir acteurs et filières incontournables (armateurs, pêcheurs, etc) ainsi que la Royale.

- Qu'il faut définir le périmètre de l'économie maritime ; exemple inclure ou pas l'entreprise grenobloise qui met au point un satellite ou un radar maritime, ou un architecte naval indépendant qui conçoit un yacht de plaisance à partir de son domicile dans le Massif Central?

 

 Didier Le Gac précise que depuis le Brexit, nous sommes devenus le premier pays maritime en Europe (l'argument est faible et même mauvais car à deux contre vint-cinq serait plus efficace que seul) par contre savoir qu'en 2025 la France accueillera la prochaine conférence des Nations unies sur l’océan à Nice est une bonne nouvelle.

 

Pour nous régionalistes, l'économie bleue c'est aussi le pilier essentiel sinon unique du développement de nos régions d'outre-mer ainsi qu'un moment de nostalgie car très longtemps le droit maritime international a été largement inspiré du droit normand.


 Ci-contre une carte fournie par Ouest- France à l'occasion d'une étude de la Banque de France parue fin août 2024.

Notons au passage que l'étude est présentée dans les contours du grand ouest et que nous attendons que Paris- Normandie publie une information de ce type plus affinée sur les cinq départements normands.

 

Artificialisation des sols ; gribouille et embrouille        "loi ZAN"   26/8/24

 

La loi "Climat et résilience" de 2021 impose Zéro Artificialisation Nette (ZAN) à l'horizon 2050, elle est  est vertueuse dans son principe (protéger la biodiversité) mais sujette à discussions dans on application ; 

surtout quand les éléments d'information sont de qualité relative. La carte ci-jointe expose seulement le secteur économique le plus gourmand en espaces naturels département par département mais ne dit rien des consommations réelles cumulées par l'ensemble des secteurs. De plus le foncier pour habitat, activité la plus consommatrice, n'est pas pris en compte.

Ce qu'il serait intéressant de savoir, c'est de pouvoir identifier où se situent les compensations ; localement, canton ou département voisin ? Le sujet n'est pas neutre.

Première hypothèse, compensation éloignée signifierait que l'axe Seine concentre les industries accélérant la relégation du sud de la Normandie en zone "désertiquement verte".

Seconde hypothèse, compensation locale qui briderait le développement naturel de l'économie tendant à la concentration des hommes et des entreprises à partir d'une logique de recherche d'un environnement dense en ressources et opportunités pour les activités industrielles ou commerciales. Lesquelles génèrent concentration de population pour emploi et confort de vie urbaine. Ainsi une spirale de consommation de terres est enclenchée ; peut-on se permettre de l'arrêter ou comment réformer le mode de développement économique et territorial ?

 

Devant les nécessités du développement économique et de la revitalisation des campagnes pour un aménagement équilibré du territoire, allons nous vers une réglementation similaire à celle du droit à polluer concernant le carbone ?

Une solution serait de chercher à répartir les activités sur l'ensemble d'un territoire de façon à ce que les concentrations n'atteignent pas un niveau qui serait le seuil de saturation de la capacité de la nature à se régénérer et à absorber les pollutions. Cela est conditionné par la possibilité de déplacements individuels ou collectifs, personnels ou entrepreneuriaux à des coûts et selon des délais acceptables ; modérer une augmentation inévitable d'un coté pour un gain ailleurs.

Puisque l'écologie a un coût, une prime, versée aux entreprises, en faveur d'un aménagement équilibré du territoire se trouverait justifiée par l'évitement de dépenses pour "réparer" la nature ; ce serait un vrai développement durable dans ses trois composantes que sont les hommes, l'économie et la nature.

 

PS; éléments d'information sur la politique de la Région concernant ZAN et aménagement du territoire:

https://www.ouest-france.fr/environnement/amenagement-du-territoire/utilisation-des-sols-en-normandie-un-accord-entre-letat-et-la-region-pour-les-projets-nationaux-23ea94ca-eaa8-11ee-ba74-12897b706ed5

Schéma voté le 25/2/24  (points particuliers: Penly, LNPN, contournement est de Rouen)

 du Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet).

 


Le développement durable plutôt que l'écologie politique 

 

Je n'ai pas lu le livre de Benoît Rittaud "Mythes et légendes écologistes" (édition Artilleur, juillet 2024) mais une présentation qui en a été faite ; c'est donc une partie de cette présentation* qui a suscité l'écriture du texte infra plus que le contenu du livre que je lirai peut être ultérieurement.

Je souscris entièrement aux critiques de l'écologie politique qui ressortent de cette présentation (donc du livre à priori) quant à son origine :

-  Elle a la même filiation idéologique que le communisme, celle du marxisme**, et une commune adhésion au progressisme révolutionnaire hérité de 1789, mais l’écologisme politique s’en différencie sur un point essentiel : quand le communiste reste attaché à un discours rationnel directement dicté par une grille de lecture intellectuelle (appliquée au présent), l’écologisme politique construit le sien sur des bases relevant d’une croyance (inspiratrice de scénarios du futur dénoncés par l'auteur).

-  Quand le communisme justifie la lutte des classes par la nécessité de défendre les "damnés de la Terre", dans une logique constamment dialectique oppresseurs/opprimés, l’écologisme politique s’intéresse, lui, moins au sort des hommes qu’à celui de la Terre, dont l’homme serait d’ailleurs le premier ennemi

 

A Alliances Normandie nous pensons qu'une culture politique et une politique culturelle sont deux concepts liés et en inter-action pour créer une spirale vertueuse ; nous pensons de même pour une culture écologique et une politique de développement durable.

 

Pour nous, la priorité est l'Homme dans son environnement qu'il serait aussi stupide que suicidaire de gâcher ; comparaison biologique, une plante dans son terreau avec besoin d'air, d'eau et de lumière.

C'est pourquoi nous privilégions le développement durable authentique et démocratique dans sa gouvernance à l'écologie politique dogmatique et totalitaire dans sa pratique.

 

Nous n'ignorons pas qu'après avoir fait le choix méta-stratégique de préserver la planète, au moment de choisir une démarche stratégique opérationnelle, l'Union européenne, très économiquement libérale par ailleurs, a choisi le modèle que nous connaissons plutôt que l'option libérale de protection de la nature.

Cette option était également possible mais plus lente et moins satisfaisante pour un pouvoir politique en émergence parce que moins directive et moins idéologiquement progressiste, et, aussi parce qu'elle reposait, pour une bonne part, sur les progrès scientifiques concrets mais attendus des entreprises afin d'assurer l'aspect vivable de la planète.

 

D'après l'auteur, la formulation de l'écologie politique prend source dans  Le Courrier de l’UNESCO en 1971  où l'on y trouve déjà une série de catastrophes annoncées, jamais argumentées, et dont on attend encore qu’elles puissent être vérifiées.

L'écologie politique lui doit son succès car les effets du catastrophisme vert, jouant sur les peurs et les affects, profitent à beaucoup de monde :

-  Meilleur moyen pour capter l’attention, mais aussi pour la presse toujours avide de sensationnel.

-  Meilleur moyen de consolider le pouvoir politique à qui Machiavel a enseigné qu’il n’était pas plus docile qu’un peuple apeuré (l’épidémie de Covid-19 a constitué un remarquable laboratoire).

-  Bonne source de profit pour certains acteurs économiques (le business du malheur est très rentable) et pour ceux qui savent conjuguer politique et business, comme l’a si bien illustré Al Gore, (ex vice-président de Bill Clinton, devenu richissime en inventant "l’urgence climatique").

L'auteur se détache ici du fond de son étude pour passer à un constat d'évidence des conséquences perceptibles par tout un chacun.

 

En ce qui nous concerne, soyons conscients qu'il faudra plus d'un article pour traiter du développement durable ayant un fondement humaniste et un caractère régionaliste mais l'axe de réflexion que nous souhaitons pour le développement des Normands et de la Normandie est précisé.

 

EV 22/8/24

 

* Pour votre information ; ligne éditoriale de l'auteur qui ne sera pas au goût de tout le monde et que je n'ai pas retenue de la présentation, peut être à tort, est la suivante :

  • L’écologisme politique est si peu soucieux de déontologie scientifique que cela finit par se voir et que ses prophéties jamais réalisées commencent à lasser.

  • L’écologisme politique fait taire toute contestation scientifique (Benoît Rittaud nous en fournit de beaux exemples) et enrôle les entreprises (via leur "engagement environnemental").

  • Les médias se font souvent complices : plusieurs présentateurs météo ont été virés pour avoir contesté le dogme climatique et la "météo" de France Télévisions est désormais devenue un "journal météo climat" de propagande catastrophiste quotidienne.

  • En conclusion, parce qu’il offre une documentation utile sur l’arrière-cuisine des experts autoproclamés du climat, "Mythes et légendes écologistes" est une contribution indispensable à la résistance contre la fausse écologie. Comme d'autres auteurs (Schellenberger, Koonin, Gérondeau, Gervais), Rittaud s'attaque là à un puissant lobby qui contestera vigoureusement son travail. Le débat mérite l'intérêt.

** Notons que, de plus et évidemment, l'écologie politique critique vertement l'économie libérale du "grand capital" responsable de la sur-exploitation de la planète. 


Stratégie Nationale pour la Mer et le Littoral (SNML)  8/24

Le décret concernant la politique maritime et littoral pour la période 2024-2030 est paru en juin et se présente avec l'arborescence suivante :

  1. quatre priorités (neutralité carbone, biodiversité, équité, économie)

  2. six axes relevant du code de l'environnement (milieux, risque, recherche, développement durable, rôle à l'international, gouvernance et moyens de cette démarche stratégique)

3. dix-huit objectifs ayant chacun un programme plus ou moins détaillé en quantité d'articles et en qualité de précision. Principaux mots clés de ces objectifs : recherche, trait de côte, patrimoine, planification, gouvernance, écologie, pêche, outre mer, énergie, carbone et (il fallait y penser) deux lignes pour annoncer des comités de travail concernant... les moyens.

Ce schéma s'applique sur cinq zones : Manche Est + Mer du Nord, Nord Atlantique + Manche Ouest, Sud Atlantique, Méditerranée, Outre-mers.

 

Il a été élaboré par une quinzaine de conseils et comités regroupant chacun un nombre non négligeable de représentations selon un processus en trois phases tout au long de 2023:

  1. Co-construction d’un projet partagé entre acteurs publics et privés à partir de cinq ateliers, de contributions et de concertations locales.

  2. Consultations qui ont recueilli 3600 avis.

  3. Adoption par le Conseil National de la Mer et du Littoral puis validation en conseil interministériel.

 

Pour Alliances Normandie ce thème est majeur puisque notre région est autant fille de la mer que de la terre mais il ne doit pas rester sans compléments. Le maritime ce n'est pas que l'eau salée qui fait des vagues sur le littoral pour distraire voileux et baigneurs. Il doit y avoir une politique maritime au sens de stratégie de projection géopolitique, de commerce extérieur et de construction navale. Cela sous-entend un autre volet constitué de trois politiques : portuaire gérée par des entrepreneurs plus que par des fonctionnaires, de pavillon et de statut du personnel pour maîtriser les moyens navals du commerce, de formation des métiers connexes aux sujets évoqués supra afin d'avoir une filière d'excellence défiant Anvers et Rotterdam, Gênes et Barcelone.

 

En tant que régionalistes nous soulignons, dans le sujet sur la gouvernance, que les régions littorales doivent disposer d'un pouvoir de décision et d'aménagement fort  en correspondance avec les objectifs nationaux et les intérêts locaux. La gouvernance n'est pas que la mise en œuvre d'un schéma de procédure jacobin assorti de consultations plus ou moins prises en considération.

Entre autres, la Région doit disposer d'un pouvoir d'arbitrage dans le cas des conflits d'usage sur l'espace littoral (large bande terrestre et maritime définie selon les principes de la Gestion Intégrée des Zones Côtières) ; tourisme versus habitat permanent, terres agricoles versus accès routiers, pêche versus éoliennes, développement économique versus vitrification écologique, etc, etc

 

     EV            Pour en savoir plus : Le contenu de la SNML 2024-2030 | Secrétariat d'État chargé de la Mer    

 


Habitat: faire du neuf avec du vieux avant ruine et désert

Equilibre = spatial+économique+environnemental+anthropologique = les Alliances de Normandie souhaitables. 

En France on parle de crise du logement mais 3 millions d'habitations sont vacantes et en cours de dégradation plus ou moins avancée vers l'état de ruine; cela s'ajoute au 4,8 millions de passoires thermiques.

En ce qui concerne la crise du logement, les gouvernements et collectivités locales font tout, par la fiscalité, pour décourager les investisseurs potentiels. En ce qui concerne les passoires thermiques, leur trop grand nombre recensé empêche de mettre les projets de réhabilitation en oeuvre car le budget ne suit pas et donc on va modifier à la baisse l'exigence des critères de classification pour donner l'impression de résoudre le problème.

Enfin, pour les logements vacants qui sont au nombre de 150000 en Normandie, la Région met en place une politique expérimentale de réhabilitation dans 8 territoires. Il y a urgence, et ce n'est pas bon signe, puisque c'est la région, hors Outre-mer, où leur nombre a le plus augmenté au cours de la dernière décennie. Critères d'éligibilité et financements augmentés vers les zones les moins densément peuplées; encore faut-il ensuite que les habitants attirés aient une circulation aisée (maillage, coût, délais...). Maisons individuelles et petits ensembles, passoires thermiques et constructions vétustes bénéficieront d'une aide bienvenue pour leur rénovation et pour un aménagement équilibré du territoire de la part d'Hervé Morin sans que cela soit concerné par les contraintes de la loi ZAN (zéro artificialisation nette).

EV 4/7/24


N'avoir qu'un seul critère de décision (le CO2) serait irresponsable 

éditorial 19/12/24    EV

La Presse de la Manche,  avec ce titre, nous alerte et en même temps sous-entend que nous serions coupables de quelque chose.....

En ce qui me concerne, régionaliste normand, c'est raté; voici pourquoi.

En France les transports sont la source de 30% des gaz à effet de serre dont la moitié pour les mobilités individuelles. Je vois poindre l'assignation à résidence (bonjour la liberté) et à la concentration urbaine via la politique de Zéro Artificialisation Nette (bonjour à l'accès aux distractions qu'offrent certains individus des banlieues "perdues").

L'INSEE à l'origine de l'enquête classe la Normandie en troisième place de pollution CO2 régionale (hors IdF).

Que 85% des travailleurs normands utilisent un véhicule individuel pour leur navette quotidienne est une accusation sous-entendue partiellement recevable et seulement pour deux motifs : absence générale de transport en commun satisfaisant sur l'ensemble du territoire régional (un tiers seulement de la population réside dans une commune ayant une gare*) et grosse flemme ou absence de transport en commun local pour les trajets inférieurs à deux kilomètres qui concernent plus de 110.000 personnes, soit 60% des navetteurs.

Les Normands se distinguent par des navettes plus longues et un usage plus prononcé par véhicule individuel que la moyenne des Français. En tant que régionaliste, je trouve cela normal et non négociable pour deux raisons :

  • Le Normand est individualiste, c'est sa nature et sa richesse féconde en maints sujets, sa liberté et son droit ; même si poussée trop loin cette qualité devient agaçante et stérile.

  • La Normandie est un territoire d'habitat dispersé, d'aménagement équilibré et comme on ne peut amener l'usine au pied du lit des salariés, il faut consentir à des trajets longs pour éviter que le déclin des communes dortoirs aboutisse à la phase finale de village fantôme.

La distance moyenne parcourue par les navetteurs est de 15,4 km, mais c'est une moyenne parce que 15% d'entre eux vont au delà de 30km. L'ensemble des navetteurs contribue à 42% des émissions de gaz à effet de serre régionales mais la moitié des navetteurs sur moins de dix kilomètres ne produisent que 16% de ces émissions, soit 6,7% du total des émissions régionales; relativisons.

 

L'objectif de réduire de 30% les émissions normandes actuelles d'ici à 2030 est possible si un tiers des automobilistes (343.000 personnes) passe aux transports en commun ou "doux". Ce tiers est constitué par l'ensemble des navetteurs sur moins de deux kilomètres et deux tiers de ceux sur deux à dix kilomètres ; j'ajoute, évidemment sous conditions d'une offre alternative qualité-prix-rapidité acceptable.

C'est bien la preuve que l'objectif de 2030 sera atteint à partir des proximités actuelles, que l'objectif suivant pourrait être atteint par l'autre partie des semi-proximités actuelles et que pour l'objectif de 2050 on a le temps de se montrer fécond en solutions conformes à la "matière-manière normande", un humanisme régional, sans atteintes aux libertés et au bon sens.

Privilégions le développement durable à l'écologie politique, totalitaire par nature.

* Sur la gestion de la SNCF par les syndicats et conséquences en terme de développement, voir des revues de presse et des articles du dossier des mobilités.