Vous êtes dans le dossier concernant le tourisme, le commerce, les services. Les textes listés ci-dessous sont classés dans l'ordre d'arrivée, le plus récent étant en premier; pour lire les plus anciens, il suffit de dérouler le contenu du dossier (ou utiliser un mot clé).
- La Normandie veut un tourisme responsable, durable, humaniste
- Le tourisme c'est: développement économique et aménagement du territoire
- Rouen-métropole à l'origine d'une étude sur le commerce de proximité
- Le surtourisme est un concept mal traité

Le tourisme c'est: développement économique et aménagement du territoire
La politique de la Région concernant le tourisme avec tous les développements qu'il peut avoir: attractivité, ruissellement en domaines, en activités et en lieux, est pétrie de bonnes intentions et de bons résultats. Cependant, il ne faut pas en attendre plus qu'elle ne peut donner; derrière la notoriété, l'image et l'attractivité touristique, les implantations d'usines ne sont pas automatiques et si les sièges sociaux pourraient plus facilement s'implanter en Normandie à partir des critères de qualité de vie, d'autres critères plus professionnels sont à prendre en considération.
Par ailleurs, si les emplois du tourisme ne sont pas délocalisables par nature, les clients, eux le sont. Le tourisme, comme la culture, est une activité directement, et bien avant d'autres activités, impactée par les baisses de pouvoir d'achat, les aléas climatiques et les taux de change sans oublier des impacts d'ordre géopolitique.
Le tourisme est une source de recettes pour d'autres investissements, il est nécessaire mais pas suffisant. Il ne doit pas être le socle principal d'un développement compte tenu de sa volatilité, à moins d'être en veille permanente sur les évolutions économiques et l'évolution des préférences de la clientèle afin de réaliser les adaptations nécessaires.
C'est un exemple d'Intelligence Economique Territoriale possible dont la pratique doit être étendue à toutes les prises de décision de la Région (dans la mesure de ses trop faibles pouvoirs et moyens).
EV
PS: cf référence à un léopard attribué à Mickael Dodds dès janvier 2024 pour son action.

Rouen-métropole à l'origine
d'une étude sur
le commerce de proximité
parution avril 2024
En association avec un spécialiste de la donnée (Datactivist) et une Société d’Économie Mixte (Paris commerce), la Rouen-métropole a étudié les bienfaits indirects, et jusque la ignorés, de l'existence du petit commerce de proximité dans les villes et les bourgs.
Ce sont les commerçants de neuf villes en France dont Rouen, Le Trait, Elbeuf sur Seine et Duclair qui ont été interrogés sur leur quotidien utile autre que leur activité commerciale.
Dix huit effets sociaux et environnementaux positifs ont été recensés à partir d'actions du quotidien d'apparence banale mais ayant des effets notables en matière de sociologie (vie de quartier, animation, partage de savoir-faire, information), de cadre de vie (propreté, convivialité, protection du patrimoine), de santé (accident, malaise) ou de solidarité. Des services quotidiens rendus gratuitement et immédiatement aux habitants qu'aucun service ne pourrait assurer.
Cette étude aidera les décideurs à concevoir les aménagements urbains autrement, c'est à dire mieux. Elle est d'autant plus importante pour nous normands que dans notre région l'habitat est réparti dans de nombreux bourgs ruraux où l'aide au maintien d'une activité commerciale ne prenait en considération que les aspects budgétaires visibles ; il y a désormais un renfort d'arguments pour ces maintiens.
Afin d'éviter la désertification rurale, il faudrait une étude sur le coût de celle-ci engendré par l'isolement artificiel des bourgs à cause des restrictions de mobilité sur les routes. Ces deux études contribueraient à un aménagement équilibré du territoire moins onéreux parce que la rationalité prendrait en compte toutes les externalités positives cachées.
L'étude Excom est consultable sous le lien suivant : https://drive.google.com/file/d/17Lx49L_0_ciM7m8flZ9d9214A7ieSM8g/view
Editorial 3/9/24 Le surtourisme est un concept mal traité
Le surtourisme est une préoccupation exprimée en Normandie depuis Etretat jusqu'au Mont Saint Michel en passant par les plages du Débarquement ou Giverny.
Phénomène de masse, il sous-entend un mépris de classe et stigmatise les voyageurs des catégories socio-professionnelles modestes ne pouvant aller dans des endroits lointains ou moins équipés ou hors congés scolaires.

Mais les gens modestes ne sont pas les seuls responsables de surtourisme L'engouement des bobos qui se retrouvent en masse sur les plages du bout du monde, à défaut de Deauville, y contribue ; ceux qui ont ce libre choix sont mal placés pour montrer du doigt la famille partant quinze jours par an à la mer au moment ou leur entreprise les contraint à prendre leurs vacances.
Le mauvais touriste, celui de trop, serait ce prolo qui encombre les autoroutes, le perrey des plages, les ruelles des villages l'été ou dès le premier rayon de soleil printanier.
Il est certain que le surtourisme n'a rien d'agréable pour les autochtones comme pour les visiteurs d'un lieu où l'on se retrouve ballotté en troupeau comme dans le métro alors que l'on vient justement s'extraire du quotidien afin d'avoir un moment d'intimité sereine ; que l'on vienne en amoureux à Etretat ou en famille au Mont-Saint-Michel pour instruire ses enfants.
Plusieurs causes pétries de bonnes intentions se sont cumulées pour arriver à cette situation : temps libre (35 heures et RTT), pouvoir d'achat (salaires et offres massifiées des professionnels du tourisme), facilités de logement ou de déplacement (Airbnb, low cost), les politiques d'aménagement du territoire (attractivité, filière de ressources), l'accès à l'information touristique et aux offres qui vont avec (agences, internet).
Les politiques mises en place contre le surtourisme sont sélectives par nature et donc discriminantes par : l'argent (tarif des parkings ou de l'hôtellerie), la disponibilité (réservation très anticipée du passage ou limitation quotidienne du nombre de présents sur site), la privation (fermeture temporaire dissuasive du site réduisant l'attractivité, absence de parking) ; globalement des frustrations proportionnelles aux restrictions.
Désaisonnaliser est d'autant plus impossible que c’est demander à des gens de partir en vacances quand la mer est moins chaude, quand les jours sont moins longs et quand les enfants sont à l’école.
Déconcentrer ou diffuser la fréquentation dans l’espace, c’est demander à des gens d’aller là où ce n’est pas aménagé.
Le tourisme est du temps libre pour soi, ses loisirs, son enrichissement culturel ; c'est une ouverture, à priori, qui se trouve bloquée par des injonctions socioculturelles : voir tout , tout de suite, comme tout le monde. La solution au surtourisme pourrait être de relativiser les préconisations des influenceurs du tourisme, d'offrir plus, autrement et ailleurs afin de répartir les fréquentations et de développer des régions moins bien pourvues en offre touristique.
C'est toute une construction sociale du goût et de l'attrait pour se "dépayser", du rapport au temps (immédiat, en RTT et long, quarante ans minimum en vacances et retraite pour voyager), du sens que l'on donne à sa vie dans la société (le rapport aux injonctions sociétales et aux sollicitations de l'économie touristique).
Modèle économique et modèle de société à concevoir autrement ; une longue affaire mais équilibrée et sans frustrations à terme. Il est regrettable de critiquer les classes populaires en les rendant responsables des déséquilibres de l’économie touristique, alors qu’il faut au contraire les encourager à sortir de chez eux, à partager leur temps libre avec leurs enfants.
L’enjeu du tourisme en France, ce n’est pas tant de savoir si nous sommes la première destination mondiale mais de le faire autrement. Le tourisme en France a choisi la quantité plutôt que la qualité, pour preuve le panier moyen de consommation des touristes étrangers est inférieur à celui dans d'autres pays moins fréquentés. Introduire tous les éléments d'une qualité du tourisme au nombre de visiteurs serait la solution tant sociétale qu'économique.